Plusieurs acteurs sociaux ont échangé et réfléchi ce Lundi 26 Décembre 2022 sur le rôle de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo Monusco en sigle en cette période de la guerre qui oppose les combattants du M23 aux forces gouvernementales de la RDC. Théoneste BAHATI GAKURU, communicateur de l’organisation Afrika Amani estime que c’est une occasion de briser ce cycle de méfiance qui s’installe depuis environs 4 ans entre la mission onusienne et la population de l’Est de la RDC :«Il y a un temps, la confiance entre les civils et la Monusco s’est déjà coupée et nous en tant qu’une organisation qui combat pour la paix et la cohésion pensons qu’en cette période de guerre qu’on puisse renouer le mariage entre les civils et la Monusco pour bouter dehors l’ennemi. On ne peut pas y arriver sans ce lien, la Monusco est un partenaire clé du gouvernement congolais»
Depuis plusieurs mois, la haine et la méfiance a gagné domicile au Nord-Kivu, où les forces de l’ONU sont systématiquement attaquées par les civils qui les accusent de passivité et de complicité dans les tueries des populations de la partie orientale du pays.
Théoneste BAHATI croit que la désinformation a largement contribué à ces soulèvements : « Il y a manque d’informations, ignorance et ramassage des informations non vérifiées. Voilà pourquoi il fallait éclairer les habitants sur cette question. Nous n’avons jamais demandé à la Monusco de partir, nous demandons au gouvernement congolais de prendre ses responsabilités devant la Monusco » souligne-t-il.
Participant à ces assises, Julien SIBOMANA, représentant de la jeunesse hutue du territoire de Rusthuru croit que ces assises tombent à point nommé. Selon lui, il est temps de capitaliser ces efforts et accorder la chance aux casques bleus de remplir correctement son rôle : «Ces assises viennent de nous édifier par rapport aux activités que la Monusco mène. La population est violente car elle n’est pas informée des activités que la Monusco mène. La Monusco nous rend service mais suite à l’ignorance de son mandat ; nous nous adonnons aux actes de violence contre elle. Nous interpellons notre jeunesse à collaborer avec la Monusco » soutient-t-il.
Il note que laisser la Monusco agir librement en cette période de guerre c’est asphyxier les rebelles qui sèment terreur : « Quand nous bloquons ses activités, nous donnons passage à l’ennemi. Vous savez que l’ennemi commet des massacres, des exactions qui peuvent être documentées par les agences onusiennes. Si nous laissons libre passage à Monusco, nous aurons qui documenter sir les massacres des civils. Sinon, l’ennemi peut nous tuer comme des rats. Que la jeunesse puisse faire des réclamations à qui des droits » renchérit-t-il.
Ont pris part à ces assises les acteurs de la société civile venus de Rutshuru, Nyiragongo et Goma. Etaient présentes également quelques autorités politico-militaires.
A partir du 25 Juillet 2022, il y a eu des émeutes dans plusieurs coins de l’est de la RDC. Suite aux appels des mouvements citoyens et groupes de pression, les habitants étaient descendus dans les rues pour demander le départ de la Monusco, jugée d’impuissante pour arrêter les exactions commises par les groupes armés contre les civils. Plus de 30 personnes avaient perdu leurs vies lors des émeutes sanglantes. Le mandat de la Monusco en RDC a été renouvelé le 20 Décembre par le conseil de sécurité des Nations unies jusques en 2023.
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