Les rebelles du M23/RDF ont attaqué les positions de l’armée Congolaise depuis la matinée de ce vendredi 10 mars 2023. Les affrontements se déroulent autour de la cité de Sake situé à 27km de la capitale provinciale du Nord-Kivu qui se vide déjà de sa population depuis tôt le matin. Selon les témoignages, des armes lourdes et légères se font entendre depuis 5h du matin à Malehe et Neero en chefferie de Bahunde. Les mêmes sources renseignent que des bombes ont été larguées dans la cité de Sake dont l’une a touché la clôture de l’ex camp hiboux de Mubambiro, une autre est tombée à côté du camp de la MONUSCO et une autre à côté de la barrière de Mubambiro. Ces affrontements causent une totale panique au sein de la population de Sake qui est en train de fuir vers Goma. Pour Madame Kabe Anastasie, habitante de Sake joint par Kivumorningpost, une grande partie de la population prend fuite vers Goma et une autre se dirige vers Nzulo et même ces endroits selon elle ne sont pas épargnés.
« J’ai pris la direction de Nzulo mais je ne suis pas en sécurité même ici car je ne sais pas quelle direction mes enfants ont empruntés. Nous nous sommes réveillés avec des bombardements et des crépitements de balles autour de nous et la seule voie qu’il nous restait c’était celle de fuir en espérant revenir chez nous dans les prochains jours. » explique Anastasie avec un air désespéré. Ces nouveaux affrontements ont lieu quelques jours après le cessez-le-feu décrété par le Président de l’ANGOLA à Luanda, facilitateur dans ce conflit. Ces combats suscitent des divergences d’opinions au sein de la population Gomatracienne. Pour Innocent, enseignant en droit à l’Université Libre des Pays des Grands Lacs, « le gouvernement congolais devrait avoir des bons alliés et signer des partenariats avec d’autres pays qui ne sont pas membres de l’EAC et qui peuvent s’associer à l’armée loyaliste pour éradiquer l’aventure des rebelles à l’Est du pays. » « Nous déplorons les dénonciations qui se font chaque jour par les chefs de notre armée. Nous savons qu’elle est capable de mettre l’ennemi hors d’état de nuire mais celle-ci est bloquée. Que les autorités prennent les choses en mains pour faciliter les FARDC à repousser l’ennemi au lieu de dénoncer chaque fois les attaques de ce dernier. Qu’il fasse tout pour que ces habitants de Sake, de Masisi et Rutshuru ne restent pas cantonnés dans des camps. » s’indigne Matumo Noëlla, habitante au quartier kasika à Goma. Rappelons que la situation sécuritaire se détériore chaque jour en Province du Nord-Kivu depuis le début des affrontements entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et les rebelles du M23 qui ont conquis du terrain en occupant la quasi-totalité de trois territoires de la province. Ce vendredi, les rebelles ont pris contrôle de la cité de Nyamitaba et ses environs alors que d’autres combats ont été enregistrés sur la route menant vers Bukavu dans les collines de Shasha et Kirotche. La prise de Saké constituerait une nouvelle tournure dans ce conflit car Sake constitue le dernier verrou pour atteindre Goma.
A lire aussi sur Kivumorningpost