Les conditions hygiéniques dans le camp des déplacés de Kanyaruchinya sont alarmantes et peuvent être à la base des différentes maladies infectieuses en cette période où trouver une assistance humanitaire est devenue un casse-tête pour ces congolais. Les maladies infectieuses regroupent en soi toutes les maladies provoquées par la transmission d’un agent pathogène tel que les bactéries, les virus, les parasites, les prions et les champignons. Elles recouvrent donc un large spectre de pathologies bénignes comme le rhume ou l’angine, mais également très graves comme le sida, les hépatites, le paludisme ou la tuberculose. Pas d’eau potable, pas d’installations sanitaires appropriées, cette population ayant fui la guerre est exposée à des maladies infectieuses qui, si pas éradiquées, risqueraient de prendre la vie de plus d’un. Germaine Mitulo, une infirmière travaillant dans un laboratoire en ville de Goma affirme que ces maladies peuvent se propager dans l’environnement ou être transmises d’une personne à l’autre, entraînant ainsi la présence de la maladie dans nos collectivités. « Dans le camp, plus les gens sont entassés et vivent dans des mauvaises conditions hygiéniques plus il y aura beaucoup de gens infectés en cas de corona par exemple. Dans des camps il ne manque pas de choléra et c’est pour cela qu’il y a des vaccins pour couper la route à ces maladies qui tuent en grand nombre si elles sont négligées. » explique Germaine Mitulo. Si la recherche a permis l’éradication de certaines d’entre elles grâce à la mise au point de vaccins spécifiques et des antibiotiques, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour que toutes ces pathologies soient traitées.
« Dans des camps il y a beaucoup d’infections du type bactérienne à savoir des otites, angines, infections de la peau, diarrhées, infections urinaires et génitales. Il faudrait que les organisations qui viennent en aide aux réfugiés pensent également aux antibiotiques nécessaires pour lutter efficacement contre ce genre des bactéries qui sont impliquées pour sauver des vies. Les femmes sont plus exposées en ce qui concerne les infections urinaires et génitales car sans eau potable et des linges propres et appropriés elles pourront développer des graves infections ». Renchérît Germaine. Pour cette infirmière, Il serait important d’apprendre aux déplacés les mesures hygiéniques à appliquer pour limiter les contaminations mais également les prévenir. « Les femmes aux camps doivent bien utiliser leurs linges pour éviter de développer des infections. Il faudrait qu’il y ait même une campagne de sensibilisation dans tous les camps pour apprendre aux hommes et aux femmes les mesures à respecter pour se préserver. Il faudrait que ces hommes et femmes se protègent lors des rapports pour éviter les MST ou VIH. Que le gouvernement pense également à ces genres de campagne pour éviter le pire » recommande-t-elle. Signalons que ces congolais souffrent dans des camps de réfugiés depuis les affrontements qui ont opposé les FARDC aux rebelles du M23. Combats qui ont été à la base des déplacements massifs des populations des territoires de Masisi et Rutshuru.
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