Un autre site des déplacés des guerres situé dans le quartier majengo en commune de karisimbi à côté de la paroisse CBCA Majengo réunit à son sein plus de 280 ménages qui plaident tous pour une assistance humanitaire. Il regorge majoritairement des femmes, des personnes de troisième âge et des enfants qui sont venus des différents groupements du territoire de Nyiragongo et une partie de Rutshuru suite aux affrontements entre les Forces Armées de la RDC et les rebelles du M23. Ces derniers disent ne pas recevoir aucune assistance de la part des autorités congolaises et des organisations œuvrant dans le domaine humaniste dans la partie est de la République Démocratique du Congo. « Nous traversons des moments très difficiles dans ce camp de déplacés ici à l’Eglise CBCA MAJENGO ; je suis ici il y a deux semaines sans rien recevoir de la part de nos autorités » dit madame Ange Malimingi. Certains d’entre eux disent avoir reçu une assistance en vivre de la part de l’église CBCA qui les abrite dans sa propre concession. « La fois dernière nous avons reçu une aide provenant des autorités ecclésiastiques de la CBCA majengo, nous les remercions pour leur assistance, car ça nous a fortifié » dit Mugarura Habimana l’un des réfugiés venus de kibumba. Selon les autorités ecclésiastiques de la CBCA cette assistance reste toujours insuffisant et ne comble pas les besoins de ces déplacés cantonnés dans cette concession. Le révérend Pasteur Senzoga Patrick en appelle à la conscience du gouvernement afin d’intervenir le plus tôt possible. « Oui nous avons donné une petite assistance à ces déplacés car nous les avons reçus dans notre concession ; alors ce n’était pas tolérable de les voir mourir de faim pendant que nous sommes présents et c’est nous même qui restons avec eux chaque jour. Mais jusque-là c’est trop minime ; nous demandons aux autorités congolaise de faire tout pour venir assister ces congolais qui traversent des moments atroces » précise-t-il. Parmi ces déplacés certains sont provenus des camps de kanyarutchinya et de don bosco, l’ont quitté à cause des mauvaises conditions sanitaires espérant que les conditions de vie changeraient dans ce site de Majengo.
« Moi je suis venue ici mais avant j’étais dans le camps de kanyaruchinya. J’ai quitté ce camp suite aux mauvaises conditions sanitaires car là tous mes quatre enfants venaient de mourir suite aux maladies de mains salles. Je me suis dit que ça allait être mon tour de mourir dans les mêmes conditions ; J’étais très stressée d’avoir perdu mes enfants et en plus j’ai fui seule car mon mari a été tué lors des affrontements chez nous à Jomba dans les mois de juin et voilà comment je me suis retrouvée ici entrain de mendier et je ne suis jamais retournée encore à kanyarutchinya » précise Nyirasfari Veronica. Aujourd’hui la ville de Goma est entourée par des camps des déplacés du nord au sud. Et cela constitue un danger pour ces déplacés qui vivent dans des conditions qu’ils jugent très précaires. Par exemple, le camp de Bulengo qui jusqu’à présent est exposé à un danger lié au gaz du lac kivu et au manque d’assistance humanitaire. Ici la majorité des déplacés est venue du territoire de Masisi à la suite d’intenses combats entre les FARDC et les M23 dans la chefferie de Bashali et Bahunde dont plusieurs localités sont occupées par les rebelles. Plusieurs organisations des défenses des droits humains à l’est de la RDC ont décrié le manque d’assistance humanitaire pour les déplacés des guerres dans les camps à Goma et en territoire de Nyiragongo depuis le début des affrontements entre les FARDC et le M23 ayant occasionné un déplacement massif de la population.
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