« Le commerce dans les pays les moins avancés réduit le taux de chômage et accroit la sécurité alimentaire » a dit à Doha ; au Qatar le 6 Mars 2023 Pamela Coke-Hamilton du centre international de commerce ; une agence conjointe de l’organisation mondiale du commerce. La plupart des pays de la région des Grands-lacs africains sont classés parmi les pays les plus vulnérables macros économiquement et par ricochet les pays les moins avancés de l’ONU. Plusieurs projets y sont menés dans l’optique de renforcer le système commercial afin de permettre au plus petits de se prendre en charge et de poursuivre leur voie de sortie de la misère. À travers le petit commerce ; plusieurs centaines des femmes dans la sous-région mettent leurs familles à l’abri du besoin en ce contexte de précarité économique : « Suite à la vente de tomates et autres épices, je nourris trois enfants et je contribue à leur scolarité » fait savoir Desanges TUMAINI, 35 ans d’âge et mère de 4 enfants rencontrée à Birere, un centre commercial de Goma en RDC à la frontière avec le Rwanda. Selon l’esprit du plan d’action de Beijing de 1995 ; pour éliminer la pauvreté et parvenir à un développement durable, il faut que les hommes et les femmes participent pleinement et sur un pied d’égalité à la formulation des politiques et des stratégies macro-économiques et sociales. Dans un pays à un système économique qui nécessite des mutations profondes ; seul le petit commerce semble abordable pour réunir plusieurs personnes. Pour Dady Saleh ; professeur en économie en ville de Goma ; il faut que la RDC sorte de cette économie de dépendance et se diriger droit vers la prospérité selon la vision de l’union africaine qui s’inscrit dans une logique croissance inclusive et un développement durable, du continent l’horizon 2063 : « Le commerce peut aider la RDC à relancer son économie. Le commerce d’importation ne favorise pas l’économie congolaise. Nous importons beaucoup. Nous importons des centaines de conteneurs à Butembo ; à Matadi ; à Kasumbalesa et notre économie reste extravertie. La vraie économie demeure à s’autosuffire par rapport à la consommation. Pour être fort ; il faut aussi booster la capacité d’exporter les produits finis dans d’autres pays. On vérifie ensemble, quels produits finis, nous sommes à mesure d’exporter dans les pays développés comme les USA ? » fait-il savoir. L’Afrique centrale a été touchée par quelques épidémies et pandémies à l’instar d’Ebola en RDC et de la Covid-19. Les économies des petits commerçants transfrontaliers ont été touchées de plein fouet. Les mouvements de part et d’autre de la frontière ont été drastiquement réduits. Quelques mécanismes ont été conçus afin de pallier les conséquences de ces événements. C’est comme le projet de facilitation du commerce dans la région des Grands-lacs, PFCGL en sigle. Un projet piloté en RDC par le ministère du Commerce extérieur et celui des infrastructures : « Le projet en soi vise à faciliter le commerce transfrontalier en réduisant les couts supportés par les petits commerçants, en particulier les femmes dans les zones frontalières » fait savoir Pépé MIKWA ; chargé de communication du PFCGL.
Les postes frontaliers les plus fréquentés dans l’Est de la RDC et qui ouvrent accès à d’autres pays de la SADEC et du COMESA sont la cible de ce projet qui court jusques en la mi-2024. Ces deux organisations panafricaines ont pour but principal de faciliter la marche des pays membres vers la prospérité économique et le développement durable à travers les échanges commerciaux : « Le projet a ciblé quatre zones frontalières, notamment celle de Kasindi, Bunagana et la petite barrière au Nord-Kivu et celle de Ruzizi I au Sud-Kivu. Le projet a été bénéfique pour 16 mille commerçants transfrontaliers » note Mr Pépé MIKWA. Ce projet est financé comme prêt par la banque mondiale. La République Démocratique du Congo est nouveau membre de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est. Pamela Coke-Hamilton du centre international de commerce a récemment affirmé à Doha que son organisation travaille déjà avec le gouvernement congolais pour faciliter la commercialisation des produits agricoles et ainsi contribuer à la sécurité alimentaire à travers le commerce : « Nous travaillons avec la RDC à travers des initiatives stratégiques allant dans l’agriculture. J’ai rencontré vos autorités récemment et avons discuté comment nous engager et accroitre la production agricole dans votre pays » avait-elle souligné un entretien avec votre média. Selon les Nations unies, les pays les moins avancés contribuent seulement à la hauteur de 1% au commerce mondial malgré les potentiels qu’ils regorgent. Cette lacune a été même soulignée par Antonio GUTERES ; secrétaire général de l’ONU dans une de ses allocutions à de la cinquième conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés LDC5 à Doha ; le 5 Mars 2023 : « Les pays les moins avancés n’ont pas d’outils pour prospérer dans cette économie qui nécessite plus de réformes » avait-il fait savoir Un bon reste à franchir. En 2015 ; les Nations unies se sont engagées à combler les lacunes en matière d’infrastructures lors de l’adoption de l’agenda d’action d’Addis-Abeba. Le projet de facilitation du commerce dans la région des Grands-lacs va dans ce sens également, à en croire Pépé MIKWA, son chargé de communication : « Il fallait construire les infrastructures frontalières dignes et modernes. Il fallait mettre en place des politiques pour renforcer le commerce des biens et des services » renchérit-il. Un des problèmes qui gangrènent les pays les moins avancés, l’insuffisance des ressources financières pour mener à bien leurs projets de développement : « Les Pays les plus pauvres du monde ont besoin de 500 milliards de dollars américains chaque année pour atteindre leurs projets de développement à l’horizon 2030 » avait interpellé Antonio Guteres à Doha en début Mars de l’année en cours tout en rappelant que « Les temps des promesses non tenues sont révolus »
À lire aussi sur Kivumorningpost