Une grande agitation a été observée ce vendredi avant-midi sur Avenue Birere, à l’endroit communément appelé TZF.
C’est au quartier Mapendo ; en ville de Goma. Les forces de l’ordre ont fait recours à des bombes à gaz lacrymogènes pour disperser plusieurs dizaines d’habitants qui protestaient contre le déguerpissement dont ils sont victimes.
Tout est partie d’une opération de la police nationale congolaise qui est venue déloger quelques citoyens de leurs maisons respectives tôt ce Vendredi matin.
Une opération qui a rencontré une résistance des occupants qui disent n’avoir pas été suffisamment informés de celle-ci : « Je suis née ici et je totalise maintenant 45ans ici à TZF. Je me suis mariée ici ; j’ai donné naissance à mes enfants dans ce quartier et tout d’un coup, c’est le déguisement. Où vais-je amener mes enfants après être déguerpie ? Nous demandons aux autorités de nous venir en aide et de nous trouver une solution. » s’indigne une dame qui requiert l’anonymat.
Cette action est condamnée par le collectif des mouvements citoyens.
Dans une déclaration faite sur place, ce regroupement ne comprend pas comment les spoliations des domaines publics et privés se poursuivent à Goma : « Les paisibles citoyens sont déguerpis en violation de l’arrêté du 2 Mai 2023. Après plusieurs alertes relatives aux spoliations ; nous saluons le fait que le président de la république a écouté la population en dépêchant une délégation pour s’imprégner de la véracité de nos alertes au Nord-Kivu et en ville de Goma » note Jack SINZAHERA du collectif des mouvements citoyens en province du Nord-Kivu.
Cependant, ce collectif dit ne pas faire confiance dans la commission de contrôle instituée par le gouverneur militaire en date 2 Mai 2023 pour s’enquérir de la problématique des spoliations à Goma : « Nous avons remarqué d’une façon préventive l’inefficacité de la commission mise en place ayant pour mission de faire l’État de lieu sur les dossiers de spoliation, chose qui ne réjouit suite à une durée courte octroyée à celle-ci vu la teneur de cette affaire et le côté non inclusif des parties prenantes, mais aussi parce que certaines personnes qui composent cette commission sont soupçonnées d’être de loin ou de près impliquées dans ce réseau mafieux de spoliation des parcelles des citoyens et des espaces publics. Nous restons dubitatifs sur le rapport que donnera la commission en ville de Goma » note ce collectif dans une déclaration.
Par ailleurs ; le collectif des mouvements citoyens fustige le fait que d’autres espaces n’ont pas été évoqués dans l’arrêté du gouverneur instituant la commission ad hoc : « On ne peut pas être jugé et parti. Cela se prouve suite à l’omission volontaire des plusieurs cas de spoliation à l’instar de Sabago, foyer social, TZF, concession musulmane, bureau du PD, la parcelle du Rond-Point des Banques, ITIG, tribunal de commerce, Kisuma dans le territoire de Masisi, affaire Bifuko Kabumba contre Azarias à Kituku » note le collectif.
La ville de Goma fait face à des cas de spoliation des concessions publics. Les mouvements citoyens croient que les autorités provinciales ont montré leurs limites et qu’il faudrait que le chef de l’État créé une commission nationale qui s’en chargera.
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