La société civile du Sud-Kivu exprime ses préoccupations croissantes concernant la gestion indifférente des problèmes cruciaux auxquels fait face la population, tant au niveau provincial que national. Dans un communiqué publié le 14 juin 2023, elle met en évidence les nombreux défis qui entravent le développement de la province et appelle à des mesures concrètes pour y remédier.
Une des principales sources de préoccupation réside dans la situation politique instable. Après la mise en accusation du gouverneur de province lors d’une session parlementaire, un phénomène étrange s’est produit : la duplication du bureau de l’assemblée provinciale du Sud-Kivu. Cette décision, dont les motifs demeurent flous, a entraîné une confusion généralisée. Peu de temps après, un télégramme émanant du vice-premier ministre de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières a ordonné aux deux bureaux de l’assemblée provinciale de se rendre à Kinshasa, la capitale du pays. Depuis lors, les députés provinciaux sont bloqués dans la capitale, privant ainsi la province de sa représentation et de son rôle de contrôle sur le gouvernement provincial.
La société civile du Sud-Kivu déplore l’absence de mesures prises à l’encontre du gouverneur mis en accusation, ce qui donne l’impression que la situation est considérée comme un simple fait divers. Cette impunité présumée ternit l’image et la volonté du Chef de l’État, qui s’est engagé à promouvoir la démocratie et l’État de droit.
Face à cette situation chaotique, la société civile du Sud-Kivu a lancé un appel aux « notables » de la province, leur demandant de participer à une table ronde visant à trouver des solutions pour sortir de cette crise. Elle souligne également plusieurs problèmes socio-économiques auxquels la province est confrontée, tels que l’absence d’un budget voté, le blocage des députés provinciaux à Kinshasa et la nécessité d’une gouvernance transparente et responsable.
La société civile exhorte le Chef de l’État à prendre des mesures urgentes pour résoudre cette situation préoccupante. Elle demande le retour des députés provinciaux au Sud-Kivu, la reprise des activités du bureau de l’assemblée provinciale, l’organisation de plénières pour clore la session en cours et le jugement du gouverneur mis en accusation. De plus, elle recommande une réduction des frais de dédouanement des marchandises, une baisse des prix du carburant et une lutte contre le phénomène des « dollars sales », qui a gravement affecté l’économie locale.
Enfin, la société civile du Sud-Kivu demande aux autorités de garantir une justice équitable, notamment dans le traitement des affaires liées à l’exploitation illicite des ressources naturelles et à la spoliation des biens de l’État.
La situation actuelle au Sud-Kivu ne peut être ignorée. Il est essentiel que les autorités compétentes prennent des mesures immédiates pour résoudre la crise politique et socio-économique qui sévit dans la province. La population du Sud-Kivu attend des actions concrètes pour améliorer sa situation, et il est du devoir de tous les acteurs concernés de répondre à cet appel pressant.
La société civile du Sud-Kivu, représentée par son Bureau de coordination provinciale, reste déterminée à défendre les intérêts de la population et à promouvoir un meilleur avenir pour la province. Elle appelle à la mobilisation de tous les acteurs impliqués afin de trouver des solutions durables pour surmonter cette crise et ouvrir la voie à un avenir plus prospère pour le Sud-Kivu et ses habitants.
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