La province du Nord-Kivu, comme l’ensemble des provinces situées dans l’Est de la RDC, fait face à une insécurité grandissante. Cette insécurité amplifiée par la multiplication des groupes armés est à la base d’une crise humanitaire d’envergure. Depuis 2021, une nouvelle guerre a vu le jour entre les forces loyalistes et les rebelles du M23 ; Ces combats ont conduit à un déplacement massif de la population dans les territoires de Masisi, Rusthuru et Nyiragongo.
Ces personnes ayant fui leurs villages, se sont regroupés dans des camps de déplacés situés aux alentours de Goma et dans d’autres territoires dont celui Lubero. Après plusieurs mois dans les sites situés autour de la ville de Goma, ces habitants ayant tout laissé dans leurs milieux d’origines, ont créés des activités génératrices de revenus dans ces camps pour répondre aux besoins basiques de leurs familles.
La rédaction de kivumorningpost est allée à la rencontre de quelques-uns au camp de Bulengo. Ces activités implémentées couvrent la vente des beignets, des boissons traditionnelles, des cannes à sucre, de la farine, etc …
Parmi ces entrepreneurs locaux, Janvier MUSIMBI, un jeune âgé d’une vingtaine d’années explique la perturbation de son petit commerce qu’il exerçait dans son village natal. Confronté à des difficultés liées à l’accès à l’assistance humanitaire, ce dernier est à la tête d’une petite boutique dans laquelle, il vend divers articles.
« Dans ce camp, les petites activités commerciales qu’on effectue ne sont pas vraiment rentables car les déplacés trouvent de l’argent difficilement. J’achète mes produits à Mugunga car le transport pour aller acheter au centre-ville de Goma est coûteux » dit-il
Dans cette course vers la survie, certains enfants dont les parents ne sont pas à mesure d’assurer leur scolarité, eux aussi mettent en place des petites activités lucratives pour suppler aux besoins de leurs familles. Une facon aussi de se mettre à l’abris de certains cas de viol dans ce camp, témoigne RACHEL âgée de 13ans.
« Beaucoup de jeunes filles sont violées dans ce camps depuis qu’on étudie pas, j’étais en sixième année primaire, comme je n’étudie plus, j’aide ma mère dans la vente de cannes à sucre car c’est le seul moyen pour m’encadrer, m’acheter du savon, de la glycérine et des bandes hygiéniques. Ce petit commerce nous permet de trouver quelque chose à manger moi et ma famille » dit –elle.
Travailler pour subvenir aux besoins de leurs familles, Diane BINDU, mère de six enfants et l’une de déplacées qu’on a retrouvées en train de faire la vente de la boisson traditionnelle fermentée à base des bananes.
« J’ai du mal à trouver les bananes ici et fabriquer moi-même cette boisson, c’est pourquoi je suis obligé de me rendre à Sake chaque mercredi pour acheter au moins dix bidons, je vends un gobelet à 300 fc et par jour peut finir même trois bidons car ici dans le camp, les habitants aiment cette boisson traditionnelle » dit-elle.
Comme elle, Shukurani RUSHABANDA, une mère de deux enfants et dont le mari est décédé lors de l’attaque du M23 sur son village dans le Masisi, vend des beignets pour nourrir ses jeunes enfants.
À cause des attaques sans fin des rebelles du M23 affligés à plusieurs territoires en province du Nord Kivu, cette situation a eu un impact néfaste sur son économie.
Selon les statistiques publiées au mois de Mars 2023, le camp de Bulengo compterait jusqu’à 100 000 déplacés venus du territoire de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. Il est situé le long de la route Goma-Sake.
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