Certains notables du territoire de Masisi et walikale expriment leur inquiétude face à l’accroissement des cas de grossesses et mariages précoces dans cette partie de la RDC.
TSHONGO KIKANDI, l’un deux indique que ce phénomène touche en grande partie les filles adolescentes et jeunes mères. Celui-ci attribue à la persistance de ce phénomène des us et coutumes rétrogrades.
« Les zones rurales sont particulièrement très touchées, la Proportion des mariages précoces reste à la fois très élevée et constant en milieu rural (45,5%), contrairement en ville où elle a baissé d’environ trois points entre 2007 et 2013-2014. Cette situation traduit la difficulté pour le Gouvernement de faire évoluer le Comportement des habitants des zones rurales en matière de nuptialité compte tenu de la vivacité des us et coutumes traditionnels pro-natalistes prônés dans ces Zones. » a indiqué ce notable.
Celui-ci regrette qu’en dépit des efforts et des moyens débloqués pour lutter contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre. Les exécutants relèguent trop souvent cette question au second plan.
« Certes, certaines Organisations Non Gouvernementales prévoient dans leurs projets de protection la lutte contre les grossesses et les mariages précoces, mais leurs lignes budgétaires allouent des sommes qui semblent être insuffisantes, et les activités qu’elles mènent dans la communauté sont perçues comme n’étant pas à la hauteur du problème, elles sont parfois mêmes incomprises, l’impact n’est pas perceptible, les actions qu’elles posent dans ce domaine produisent des résultats mitigés alors que le mal qui gangrène l’adolescence est tellement profond de sorte qu’il mérite une mutualisation d’efforts, une analyse minutieuse et holistique », a-t-il rencherit.
Sur le plan de la coercition, plusieurs auteurs de ces mariages et grossesses précoces jouissent de leurs libertés dans les territoires précédemment cités. Nombreux agents de l’Etat assistent impuissamment à ces violences.
« Dans les villages des territoires de Masisi et de Walikale où sont postés les agents de l’ordre du gouvernement de la République Démocratique du Congo, on remarque une certaine négligence de la part de ces agents dans leur façon de réprimer les violations contre les enfants. Ils se comportent parfois comme s’ils étaient des simples observateurs, leur silence s’avère complice des abus sexuels que subissent les adolescentes. Ces abus sexuels sont l’œuvre des personnes qu’ils connaissent, parfois, ils les arrêtent, mais ils n’agissent pas comme il se doit. On remarque une certaine complaisance dans leur manière de réprimer ces crimes contre les enfants. Leur manière d’appliquer les lois laisse transparaitre la légèreté et le manque de professionnalisme. » déplore TSHONGO KIKANDI
En vue de stopper cette hémorragie, il demande au gouvernement de mettre en place un programme urgent de prises en charge des victimes de mariages et grossesses précoces.
« Que le gouvernement de la République Démocratique du Congo accentue la mobilisation communautaire à travers des campagnes de sensibilisation dans les écoles et dans la communauté avec la participation des chefs et notables locaux et des leaders d’opinion des milieux ruraux ; Mettre en place des programmes urgents de prise en charge des victimes des mariages et grossesses précoces pour qu’elles réintègrent promptement le circuit scolaire. » plaide-t-il.
En République Démocratique du Congo, L’âge de la majorité est fixé à dix-huit ans. La loi fixe l’âge minimum pour contracter le mariage à 18ans révolus, en disposant que « L’homme et la femme avant dix-huit ans révolus ne peuvent contracter un mariage », Cela implique que les fiançailles et les mariages d’enfants sont interdits, ainsi que « les pratiques, traditions, et coutumes qui portent atteinte au développement, à la santé, voire à la vie de l’enfant.».
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