Jean-Pierre Lacroix est arrivé en ville de Beni ce vendredi 2 février 2024, dans l’Est de la RDC.
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix des Nations Unies et sa suite viennent à Beni pour voir comment aider à mieux prévenir ce phénomène des abus et exploitation sexuels, (EAS), rapporte Jean Tobi Okala, chef du département de l’information publique de la Monusco-Beni.
Cette délégation a rencontré ce même vendredi après-midi, des membres des Réseaux communautaires de signalement de plaintes (CBCN) contre les abus et exploitation sexuels. Il a été question de voir comment améliorer la réponse des Nations Unies face à ce phénomène.
La MONUSCO, pour sa part, fait beaucoup pour prévenir les cas d’EAS : sensibilisations et formations du personnel à la prévention contre l’EAS, instauration de couvre-feu, interdiction de fréquentation de certains endroits (bars, boites de nuit…), installation de caméras de surveillance dans les bases militaires pour contrôler les mouvements du personnel, amélioration des conditions de vie du personnel à travers des activités socioculturelles, danses, sports, etc. (Welfare), sensibilisations des communautés, A rassuré Jean Tobi.
Quid des résultats ?
Depuis septembre 2023, aucun nouveau cas d’EAS n’a été rapporté à la MONUSCO. Ce dont s’est félicitée la délégation, tout en encourageant le leadership de la Mission à maintenir ce « zéro allégation ».
“Vous devez savoir qu’un seul cas avéré d’exploitation et d’abus sexuels est une honte pour vous-même, pour votre unité, votre contingent, votre pays, et pour la Mission », a rappelé Christian Saunders, coordinateur spécial pour l’amélioration de la réponse des Nations Unies à l’exploitation et aux abus sexuels.
De son côté, Jean-Pierre Lacroix a félicité les membres (volontaires) des différents réseaux communautaires de rapportage de plaintes pour le sacrifice et leur contribution à l’éradication des EAS.
« Vous êtes les yeux et les oreilles des Nations Unies dans vos communautés, pour nous aider à comprendre ce qu’il s’y passe, et comment unir nos efforts pour mettre fin au phénomène d’abus et d’exploitation sexuels », a déclaré J-P Lacroix.
« Quelque chose a été fait, mais beaucoup reste encore à faire »
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix a reconnu que si beaucoup de travail a été effectué pour qu’on en arrive là aujourd’hui ;il faudrait fournir plus d’efforts pour que la Mission ne dorme pas sur ses lauriers.
« Beaucoup a été fait, mais beaucoup reste encore à faire « , a-t-il déclaré.
“Les mécanismes mis en place par les autorités des nations unies pour lutter contre les abus et exploitation sexuels sont salutaires. Car depuis le mois de novembre 2023, nous sommes en train de constater un changement de la part des différents contingents nouvellement déployés dans nos zones de Beni, Eringeti, Kilya, Mayi+Moya et Beni ville. Nous demandons aux commandants de ces militaires de rester fermes sur leurs décisions pour que nous arrivions demain ou après-demain à zéro cas d’abus et exploitation sexuels perpétré par les agents de l’ONU dans notre pays, la RDC », a fait savoir Désiré Avinza Okanefu, président du réseau communautaire de rapportage de plaintes d’Eringeti.
Il est à la tête d’une forte délégation d’une vingtaine de personnes, composée entre autres de Christian Saunders, coordinateur spécial pour l’amélioration de la réponse des Nations Unies à l’exploitation et aux abus sexuels, Catherine Pollard, Secrétaire générale adjointe chargée de la stratégie de gestion, de la politique et de la conformité, Bintou Keita, Cheffe de la MONUSCO ou encore du commandant intérimaire de la Force de la Monusco, le général Diouf Khar.
Par abus et exploitation sexuels, on entend « le fait d’abuser ou de tenter d’abuser d’un état de vulnérabilité d’une personne (par exemple, un réfugié qui dépend de vous pour sa survie, pour les rations alimentaires, l’accès à l’école, les manuels scolaires, le transport ou d’autres services), d’un rapport de force ou de confiance inégal en vue d’obtenir des faveurs sexuelles, y compris mais non exclusivement, en proposant de l’argent ou d’autres avantages sociaux, économiques ou politiques ». Cela comprend aussi la prostitution.
A lire aussi sur Kivumorningpost