La cité de Sake, située dans le Territoire de Masisi en République Démocratique du Congo, est plongée dans une crise profonde à la suite des récents affrontements entre les forces armées et les rebelles, entraînant des conséquences dévastatrices sur le secteur éducatif. Depuis une semaine, le chef de division de la zone éducationnelle Nord-kivu 3 a décidé de la fermeture de toutes les activités scolaires. Les Enseignants, élèves et parents se retrouvent désormais dans une situation précaire, confrontés à une réalité difficile.
“Je me suis réveillé le matin pour aller à l’école, mais j’ai subitement appris la suspension des activités. Nous étions en danger avec les bombes qui éclataient sur notre cité. Actuellement, je vis une situation peu confortable. Mes enfants risquent de mourir de faim. Même si je touche l’argent de l’État, c’est insuffisant, et passer du temps au quartier est stressant. J’étais habitué à vivre de la craie” temoigne Tumaini Ishara, enseignant dans une école de la place.
Bwira Bakulu Jimmy, directeur de l’école primaire Matcha, souligne les conséquences de l’intensification des combats sur son école. Ils ont connu une déperdition de plus de 100 écoliers qui ont abandonné leurs études. Au-delà de cette situation, la plupart des enseignants de son école se trouvent dans une situation précaire. Ils sont contraints à se contenter du salaire de l’État, qui est incapable de répondre aux besoins de leurs familles avec le coût de la vie devenu très élevé.
“Au départ, nous avions un effectif de mille deux cent quatre-vingt-trois écoliers. Juste après l’éclatement de la guerre, il y a eu une déperdition de plus de 100 écoliers, malgré la gratuité. Cela a été causé par la guerre. Une partie de nos élèves est restée dans le camp de déplacés en raison du coût de vie, et d’autres, leurs maisons étaient détruites, ils ne pouvaient plus retourner dans le milieu. Imaginez un enseignant avec sa famille, il peut avoir plus de cinq enfants avec le maigre salaire, ça ne va pas. La restauration de la famille, le logement, les soins de santé, toutes ces dépenses avec le salaire que nous recevons sont insuffisants” affirme ce responsable d’école.
Les parents d’écoliers et d’élèves s’inquiètent du sort de leurs enfants. Ils désespèrent devant la perspective d’une guerre interminable.
“Nous avons peur de voir nos enfants ne pas achever l’année à cause de cette guerre, qui ne se terminera pas dans quelques jours. Cette guerre va nous causer beaucoup de problèmes, et nous, les parents, nous souffrons. Les enfants errent dans la rue, et là, nous craignons qu’ils rencontrent de sérieux problèmes. Ils peuvent trouver la mort ou être à la base de conflits lorsqu’ils se bagarrent, et tout cela peut provoquer une autre guerre”craint t-il.
Cette situation souligne l’urgence d’une intervention pour atténuer les souffrances des communautés touchées par ce conflit dévastateur.
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