La crise humanitaire qui sévit dans l’Est de la RDC, particulièrement dans la province du Nord-Kivu, atteint des proportions alarmantes. Depuis le début de la guerre du M23 dans le territoire de Rutshuru, plus d’un million de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers pour échapper aux combats. Les attaques récentes du M23 à Sake, malgré les assurances de la RDC et de la MONUSCO, ont exacerbé la situation, entraînant le déplacement de la quasi-totalité de la population de Sake, située à seulement 27 km de Goma.
Kivu Morning Post, un média en ligne engagé dans l’information et le plaidoyer pour cette crise, a réussi à sensibiliser la diaspora congolaise. Depuis lundi 12 février 2024, de nombreux Congolais, par le biais de votre chaîne, ont envoyé leur soutien pour aider les plus vulnérables dépourvus de ressources.
Les bénéficiaires de cette assistance sont principalement des personnes déplacées venues de Sake et environs, parmi lesquelles des malades chroniques, des femmes enceintes sans moyens pour acheter de la layette à quelques jours de leur accouchement, des personnes ayant fui les combats à plusieurs reprises, des personnes âgées et des femmes ayant accouché en cours de route, ainsi que des personnes gravement malades.
« J’ai vécu une situation similaire dans mon pays avant de me retrouver au Canada. La situation en RDC est insupportable. Je ne peux rester indifférent face à cette crise humanitaire. J’espère que cette modeste contribution pourra soulager les nécessiteux. Que Dieu vous protège, mes frères », a déclaré Amos Willy, l’un des donateurs congolais vivant au Canada.
Madame Pélagie, dont le mari est malade depuis deux mois, exprime sa gratitude pour l’assistance reçue, lui permettant de subvenir aux besoins de son mari malade.
« Mon mari a été victime d’un accident de la circulation dans la cité de Sake. Actuellement, il ne peut pas marcher. Lorsque les rebelles du M23 ont attaqué la cité de Sake, nous avons tous fui et l’avons laissé seul dans la maison. Alors que le calme est revenu là-bas, j’ai décidé de retourner à Sake pour le récupérer. Ici où nous sommes, je ne dispose d’aucune ressource. J’étais incapable de trouver même 1000 francs congolais pour lui procurer des antidouleurs. Grâce à cette assistance, mon mari peut trouver de quoi manger et acheter des médicaments en attendant que les humanitaires nous assistent », confie Pélagie.
Dans la ville de Sake, où les activités commerciales sont intimement liées aux travaux agricoles, de nombreux habitants ont été surpris par les combats du 7 février 2024 alors qu’ils étaient aux champs. C’est le cas de Mélanie, âgée de 70 ans, qui vit seule et voit sa santé se détériorer chaque jour.
« Depuis quatre jours, elle ne bouge pas de son grabat. Elle n’a aucun membre de la famille. Elle a fui sans aucune ressource. Depuis lundi, elle tousse chaque minute. Sa situation sanitaire ne fait que se détériorer. En vous voyant aujourd’hui, nous sommes plus heureux, car cet argent reçu nous permettra de l’assister, de lui trouver des médicaments et de la nourriture », dit Brigitte, une autre déplacée de guerre qui se charge de veiller sur elle en cette période de maladie. Ces exemples poignants reflètent la situation critique des habitants du Nord-Kivu. Avant les combats à Sake, qui abrite plus de 100 000 habitants, le Programme Alimentaire Mondial a annoncé une réduction de ses interventions humanitaires en raison du manque de financement en RDC.
Les nouveaux déplacés installés dans les camps de Lushagala n’ont pas encore reçu d’assistance humanitaire, certains dénonçant le manque d’installations sanitaires adéquates dans les lieux de refuge surpeuplés depuis le 7 février 2024.
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