La République démocratique du Congo est en guerre depuis plus de deux ans contre la rébellion du M23 soutenue militairement par le Rwanda. Après plusieurs mois de conflits, la guerre entre les deux parties se modernise avec le recours aux équipements modernes pour anéantir les positions de l’ennemi. Depuis le mois de janvier 2024, les drones ont été mis à contribution par les FARDC pour limiter la progression de l’ennemi dans plusieurs villages du Nord-Kivu. Des drones ont ainsi été utilisés pour frapper les positions du M23 à Kitshanga et à Mweso. Face aux pertes incalculables, dont la plus douloureuse a été celle de la mort de deux de ses commandants à Kahe dans le territoire de Masisi, la rébellion du M23 s’est trouvée une alternative.
Avec l’appui de son partenaire le Rwanda, le M23 a déployé sur le territoire sous son contrôle des véhicules blindés transportant des missiles sol-air, a indiqué l’ONU dans un document publié le 12 février.
Des missiles qui ont pris pour cible un drone de la MONUSCO en mission de surveillance dans le territoire de Rusthuru.
Quelques jours après cet incident, en date du 15 février 2024, le média rwandais therwandan.com a révélé que le gouvernement rwandais s’est tourné vers la Pologne en s’acquittant d’un système de défense aérien capable de suivre et de neutraliser les drones d’attaque.
Quelques semaines auparavant, la rébellion du M23 présente dans quelques localités des territoires de Rusthuru, Masisi et Nyiragongo a annoncé la destruction de deux drones CH-4 appartenant aux FARDC. Sans brandir le type de matériel utilisé pour cette opération, ces annonces du M23 ont semé la confusion face au mutisme de l’armée sur ce dossier. Toutefois, des sources de la société civile dans le territoire de Rusthuru ont indiqué la présence de soldats polonais aux côtés des troupes rwandaises en appui aux M23 dans l’Est de la RDC.
Une révélation choquante, qui laisse penser au déploiement du système de détection de drones par le M23 dans les zones occupées. D’autant plus que dans le cadre de ses accords militaires avec la Pologne, le Rwanda a misé sur le développement de son secteur de la défense. Par le truchement de l’entreprise polonaise Advanced Protection System (APS), le Rwanda a acquis le système de protection Sky Lab Control et Field Control, réputé pour leur efficacité.
Face à une telle menace contre les aéronefs, comment faire pour que les drones de l’armée ne soient pas détectables ?
De nombreux spécialistes des drones reconnaissent qu’il n’est pas facile pour les drones d’échapper à ces systèmes de détection et de neutralisation des drones. Cependant, pour mettre à l’abri ces machines, ces acteurs suggèrent les mesures potentielles suivantes :
1. Vol bas et lent : Si le système anti-drone se concentre sur les drones volant à haute altitude ou à grande vitesse, voler bas et lentement pourrait aider à passer inaperçu.
2. Utiliser des drones de petite taille : Les drones de petite taille sont plus difficiles à détecter et peuvent être plus agiles pour éviter les systèmes anti-drone.
3. Contournement du système : Étudier les zones où les systèmes anti-drone sont actifs et trouver des itinéraires alternatifs pour éviter la détection.
4. Brouillage des signaux : Certains dispositifs peuvent brouiller les signaux utilisés par les systèmes anti-drone pour détecter ou contrôler les drones, mais cela peut être illégal et dangereux.
5. Utiliser des contre-mesures : Certaines entreprises proposent des contre-mesures spécifiques pour contrer les systèmes anti-drone, comme des leurres ou des dispositifs de protection.
Ces spécialistes conseillent d’utiliser ces stratégies en se référant aux lois en vigueur dans chaque pays.
Pendant ce temps, la guerre dans la partie Est de la RDC est loin de dire son dernier mot. Le dernier sommet extraordinaire d’Addis-Abeba tenu vendredi 16 février 2024 a accouché d’une souris. Le Président rwandais et congolais ne sont pas prêts d’enterrer la hache de guerre. Dans la nuit du 16 février 2024, les forces armées de la RDC ont accusé le Rwanda d’avoir mené un raid sur l’aéroport international de Goma. Par le truchement de drones armés, les forces armées rwandaises ont pris pour cible l’aviation de la RDC. Le porte-parole du gouverneur militaire au Nord-Kivu a minimisé les dégâts de deux bombes larguées par ces drones sur la logistique aérienne des FARDC.
Une attaque qui démontre la vulnérabilité des infrastructures publiques de Goma contre les attaques aux drones.
De nombreux Congolais ont appelé, après ce geste du Rwanda, à la modernisation des équipements militaires de la RDC.
A lire aussi sur Kivumorningpost