Alors que le ministre angolais des Relations extérieures, Téte António, avait annoncé le 11 mars que le président rwandais « accepterait » de rencontrer son homologue congolais à une date qui sera indiquée par le médiateur, et que le président congolais, Félix Tshisekedi, s’était dit prêt à rencontrer son homologue rwandais au sujet de la situation sécuritaire prévalant dans l’Est de la RDC suite aux vives tensions entre leurs deux pays, Paul Kagame a, contre toute attente, déclaré dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique ce lundi 25 mars, qu’il ne rencontrerait pas le Chef de l’État congolais tant que ce dernier ne reviendrait pas sur ses déclarations d’attaquer le Rwanda et de la nécessité d’un changement de régime.
« Si nous partons de pré conditions, cela suppose que nous pourrions également formuler les nôtres », a déclaré Paul Kagame.
Le président rwandais a bien précisé qu’il ne rencontrerait pas son homologue congolais avant que ce dernier ne revienne sur ce qu’il avait publiquement prononcé.
« Je ne rencontrerai pas le Président Tshisekedi tant qu’il ne reviendra pas sur ses déclarations concernant une attaque du Rwanda et la nécessité d’un changement de régime, comme il l’a publiquement affirmé. Je dirais également que, tant que les FDLR ne se retireront pas du Congo, je ne pourrai pas parler au Président Tshisekedi et ainsi de suite. Cela ne sert donc pas le but d’instaurer la paix en RDC », a déclaré le Président rwandais.
Paul Kagame a ajouté que son homologue congolais a réussi à manipuler des dirigeants et des pays, maintenant des régions, en créant des malentendus au sein de la région.
« Félix Tshisekedi a manipulé les dirigeants des pays, a engendré des malentendus au sein de la région et entre les régions. Parce qu’il a joué la SADC contre l’EAC. Pourquoi ne pas trouver des moyens d’en discuter simplement ? Il a tort. Nous savons qu’il a tort », a-t-il déclaré lors de l’interview exclusive accordée à Jeune Afrique.
Par ailleurs, en répondant à la question de savoir si les troupes rwandaises sont présentes sur le sol congolais, Paul Kagame a demandé à ceux qui accusent son pays et ses forces d’être impliqués en RDC : « Est-ce amusant de déployer nos forces sur le terrain dans cette situation ? Je dis cela pour qu’ils n’échappent pas à la responsabilité qu’ils ont ».
Et de poursuivre : « Une partie du problème est interne, c’est-à-dire le M23. L’autre partie vient de notre côté ».
Par ailleurs, le Président congolais, Félix Tshisekedi, a déclaré qu’il était prêt à rencontrer le Président rwandais, posant comme conditions d’abord le retrait immédiat des troupes rwandaises et de leur matériel de l’Est de la RDC, conformément aux appels répétés de la communauté internationale. C’est le premier point et le plus important pour Kinshasa. Ensuite, le président congolais exige le retrait du M23 des territoires qu’il a récemment conquis. Quel regard porte Kigali sur ces conditions, qui ne sont pas nouvelles ? Impossible à dire pour l’instant.
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