Dans le but de renouer le dialogue avec les jeunes en leur fournissant des informations précises sur la MONUSCO (le processus de son retrait du pays, son rôle dans la lutte contre les groupes armés…), la Section de l’information publique à Beni a organisé, ce dimanche 19 mai, une séance de sensibilisation avec une soixantaine de jeunes (dont 25 filles) du quartier Ngongolio.
Liberté d’expression non violente…
Le premier point abordé a été la liberté d’expression non violente. Bien que la constitution garantisse la liberté d’expression et de manifestation, elle n’autorise pas les manifestations violentes. Les participants ont été encouragés à faire entendre leurs voix et leurs revendications de manière pacifique.
« La violence détruit et ne résout aucun problème« , a rappelé Benjamin Asimoni, coordonnateur de l’ONG JPCP (Jeunes Patriotes Consolidateurs pour la Paix).
Parmi les autres points abordés au cours de cette rencontre figuraient la désinformation et ses dangers, ainsi que le processus de désengagement de la MONUSCO, rapporte Jean Tobi Okala, chef du département de l’information publique du bureau de la MONUSCO-Beni.
« Oui, la Mission est engagée à quitter le pays à la demande des autorités, mais pas de manière désordonnée ni précipitée. Surtout, la MONUSCO n’a jamais été et ne sera jamais contre la population qu’elle protège de plusieurs façons, aux côtés des forces de défense et de sécurité congolaises. Malheureusement, à cause de la désinformation, son rôle a parfois été mal compris par une frange de la population, dont ces jeunes qui eux-mêmes ont reconnu en vouloir à la MONUSCO, ‘sans réelle motivation, parce qu’on nous a dit que la MONUSCO fait ceci, et nous aussi, y avons cru », a déclaré un participant.
Dieumerci Kakule M. s’est réjoui de cette sensibilisation qui, selon lui, lui a permis de sortir de l’ignorance. Pour lui, tout ce qu’il entendait sur la MONUSCO était vrai. Mais depuis ce dimanche et après cette rencontre, son regard va changer et son esprit s’ouvrir davantage.
« Notre jeunesse a un grand problème de désinformation. Grâce à cette session, moi qui avais la conviction que la MONUSCO est un pilier de l’insécurité, viens de comprendre que c’est tout le contraire, la MONUSCO est plutôt un pilier de la stabilisation du pays. Je suis sorti de mon ignorance grâce à cette sensibilisation et je ne suis pas seul, tous ces jeunes que vous voyez ici pensaient la même chose que moi avant cette rencontre. Mais vous venez de nous éclairer, nous demandons que vous alliez dans d’autres quartiers où de nombreux jeunes vivent dans la même ignorance », a-t-il ajouté.
Le quartier Ngongolio est l’un des points chauds de la ville de Beni, au Nord-Kivu, où se concentrent de nombreux mouvements dits citoyens et autres groupes de pression : Lucha, Véranda Mutsanga, Pelouse Méchante, Nzenge Amani, Kamushipa, Antigang, Parlement Debout, etc.
Souvent, de jeunes gens n’hésitent pas à s’en prendre aux passants, aux boutiques, et à la MONUSCO. Ici, des jeunes sont persuadés que la présence de la MONUSCO crée de l’insécurité, ou que la Mission onusienne soutient des groupes armés. Régulièrement, des convois de la MONUSCO sont pris à partie par des jeunes, à qui l’on fait croire qu’ils transportent des miliciens.