Le docteur vétérinaire de la chefferie des Bashu, Justin Kasayi, se bat pour barrer la route à la maladie dite anthrax dans cette chefferie du territoire de Béni.
Cette maladie, qui se transmet de l’animal à l’homme, est signalée dans cette partie du Nord-Kivu depuis six mois et commence à se propager dans d’autres entités. Certains cas ont été signalés à Kasindi, à Béni/Mangina et à Cantina.
L’anthrax est une zoonose provoquée par une bactérie aérobie bacilliforme, le Bacillus anthracis, dont les spores peuvent être très résistantes et survivre de nombreuses années dans le sol.
“C’est une maladie qui est constante chez les ruminants, précisément chez les bovins. Récemment, on l’a constatée à Kasindi. Il y a deux semaines, la maladie a été constatée à Cantina aussi. La maladie se présente sous trois formes : forme cutanée, forme respiratoire et forme digestive. La forme cutanée est moins virulente par rapport aux formes respiratoire et digestive. Les plus touchés par cette maladie sont les bouchers et les abatteurs,” a indiqué le docteur vétérinaire de la chefferie des Bashu, Justin Kasayi.
Pour prévenir cette maladie à Béni, en particulier dans la chefferie de Bashu, ce docteur vétérinaire propose quelques mesures préventives, à savoir :
“Les mesures préventives sont nombreuses. La population doit éviter de prendre la viande d’un animal non inspecté par un vétérinaire. Deuxièmement, il faut éviter de consommer le sang, car c’est surtout dans le sang que le bacille se développe. En outre, le sang est un milieu de culture des microbes. Il faut assurer la propreté des boucheries, des abattoirs et des agents. Au besoin, les bouchers et les abatteurs devraient se protéger avec des gants et des cache-nez. La population doit éviter de préparer la viande à la hâte; il faut que la viande soit bien cuite, car une certaine température peut tuer les microbes,” propose-t-il.
Par ailleurs, il ajoute qu’il est obligé à tous les vétérinaires des groupements et des localités de faire un recensement systématique, surtout des bovins et des caprins, pour connaître l’effectif de ces bêtes pour la vaccination. C’est la meilleure mesure à prendre : connaître d’abord leur effectif et le soumettre à la hiérarchie pour savoir le nombre de doses nécessaires pour la vaccination.
Il sied de signaler que dans la chefferie de Bashu, aucun cas n’a encore été enregistré. Cependant, le chef de la chefferie des Bashu, le Mwami Abdoul Paluku Kalemire III, à travers son service vétérinaire, a organisé une grande rencontre pour recycler les différents vétérinaires œuvrant dans la région. C’est lors de cette réunion, tenue le lundi 10 juin 2024, que des mesures barrières ont été communiquées aux participants.