Josué Sabuni, un jeune artiste plasticien et sculpteur, exerce depuis 2017 grâce à une formation qui lui a permis de développer ses compétences. Il fabrique des colliers, bracelets, trophées en bois, statues et divers objets d’art, s’inspirant d’une source historique muette, mais rassurante à la longue.
Depuis 2017, il expose ses œuvres à l’Institut français et à l’Alliance française de Goma, ainsi qu’à Bukavu.
« J’étais motivé par un esprit d’apprentissage, car j’avais un ami qui fabriquait des statues et d’autres objets. Il a accepté de m’apprendre, et c’est ainsi que j’ai appris à créer plusieurs choses », a-t-il expliqué.
Pour accroître sa visibilité et attirer des clients, Josué Sabuni utilise les réseaux sociaux comme TikTok, Instagram, Facebook, et s’appuie également sur ses contacts personnels.
« J’avais commencé cela comme une blague, mais pour la fabrication, je me sers d’outils rudimentaires comme un couteau non conforme à cette activité, des ciseaux, du bois, des boules et des lacets », précise-t-il.
Les difficultés rencontrées par ce jeune artiste sont nombreuses, mais la plus grande est liée aux multiples taxes imposées par l’État.
« On peut réussir à payer le loyer, mais les taxes de l’État sont exagérées pour nous, les artistes entrepreneurs de Goma. En plus, beaucoup de personnes dans notre région ne connaissent pas la valeur de l’art et considèrent nos efforts comme un simple passe-temps », déplore-t-il.
Il demande à la population de Goma en particulier, et à celle de la RDC en général, de valoriser les œuvres d’art, car l’art représente la fierté du pays.
« Je demande à l’État congolais de réduire les taxes pour nous permettre de progresser, car ces taxes nous découragent », insiste-t-il.
Selon cet artiste, les bénéfices de son travail sont nombreux, car il avait prié Dieu de lui donner quelque chose qu’il pourrait partager avec les personnes déprimées.
« Je partage souvent le peu que je gagne comme bénéfice avec les orphelins et les veuves », confie-t-il.
Dans les jours à venir, Josué Sabuni ambitionne de lancer un grand projet de formation pour aider les veuves et les orphelins à devenir autonomes, et espère un jour atteindre un niveau de succès qui lui permettra d’aider encore plus de personnes.
Il encourage ses pairs à travailler dur pour un avenir radieux.
« Je demande aux jeunes comme moi de travailler dur parce qu’il y a un dicton qui dit : « Il faut travailler comme un esclave pour qu’un jour, tu vives comme un roi. » Pour vivre comme un roi, il faut des sacrifices. La vie appartient aux courageux, car il n’y a pas de sot métier », conclut-il.
Moïse Tuelamwe, un artiste sculpteur et décorateur ayant embrassé cette carrière après avoir obtenu son diplôme à l’Institut des beaux-arts de Kananga en 1969, et père de 11 enfants, souligne que ce métier de sculpteur est d’une importance capitale car il constitue une source de revenus pour sa famille et lui permet de subvenir à leurs besoins.