La conférence de presse annoncée avec grand enthousiasme par les députés Patrick Munyomo et Hubert Furuguta, ce jeudi 12 septembre 2024 à l’hôtel Serena de Goma, a rapidement tourné à une mascarade pour la majorité des journalistes présents. Bien que l’événement ait bien eu lieu, il a été réservé à une caste limitée de journalistes triés sur le volet, privant ainsi le grand public et de nombreux médias d’une information essentielle.
Cette sélection arbitraire de journalistes soulève de sérieuses questions quant à la transparence de nos élus. Pourquoi Patrick Munyomo et Hubert Furuguta ont-ils estimé nécessaire de restreindre l’accès à une poignée de privilégiés ? Dans une démocratie, la liberté de la presse et l’égalité d’accès à l’information sont des piliers fondamentaux. En agissant ainsi, ces élus se sont non seulement soustraits à leur devoir de rendre des comptes à tous les citoyens, mais ils ont également manqué de respect à l’ensemble de la presse locale et internationale qui s’était déplacée pour couvrir cet événement.
Plus grave encore, cet incident reflète une tendance inquiétante chez certains de nos dirigeants : la manipulation de l’information pour servir leurs propres intérêts, au détriment du droit du public à être informé de manière transparente et objective. La conférence de presse aurait dû être une occasion pour Munyomo et Furuguta de répondre aux questions qui préoccupent l’opinion publique et d’éclairer les citoyens sur des sujets d’actualité brûlants. Au lieu de cela, ils ont choisi la voie du secret, alimentant ainsi la méfiance et la frustration.
En privant une grande partie de la presse d’accès à cette conférence, Patrick Munyomo et Hubert Furuguta se sont rendus coupables de favoritisme médiatique, une pratique qui mine les principes de transparence et d’égalité d’accès à l’information.
Une population laissée dans l’ombre
L’attitude de deux députés ne nuit pas uniquement à la presse, elle porte aussi atteinte aux citoyens qu’ils représentent. En sélectionnant de façon arbitraire les médias qui ont pu accéder à l’information, ils privent des milliers de citoyens de leur droit légitime à être informés des actions de leurs représentants. Ce genre de comportement ne fait que creuser le fossé entre les élus et la population, renforçant la défiance envers les institutions publiques.
Les journalistes présents qui n’ont pas pu assister à la conférence de presse, mais aussi ceux qui en ont été volontairement écartés, exigent aujourd’hui des explications claires de la part de Munyomo et Furuguta. Il est impératif que ces élus comprennent que l’accès à l’information n’est pas un privilège réservé à une élite, mais un droit fondamental de tous les citoyens.
Si Patrick Munyomo et Hubert Furuguta souhaitent restaurer la confiance de la population et des médias, ils doivent immédiatement rectifier le tir. Cela passe par une communication plus ouverte et transparente, où chaque journaliste, quel que soit son média, pourra poser les questions qui préoccupent l’opinion publique. L’information ne doit jamais être un outil de division, mais un pont entre les citoyens et leurs élus.
Il est temps que nos représentants comprennent que l’ère des informations verrouillées et de la sélection arbitraire des journalistes est révolue.