37 condamnés à mort dans l'affaire du coup d'État manqué à Kinshasa
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Le tribunal militaire de Kinshasa-Gombe a rendu son verdict vendredi 13 septembre 2024 dans l’affaire du coup d’État avorté de la Pentecôte, qui a secoué la République Démocratique du Congo. Sur les 51 prévenus jugés pour terrorisme et détention illégale d’armes, 37 ont été condamnés à la peine capitale, tandis que 14 autres accusés ont été acquittés et libérés immédiatement.
Les faits remontent au dimanche 19 mai 2024, jour de la Pentecôte, lorsque des membres présumés d’un groupe armé ont tenté de prendre le contrôle de certaines installations stratégiques à Kinshasa. Les forces de sécurité, alertées à temps, ont réussi à déjouer l’attaque, neutralisant ainsi les auteurs présumés. Le coup d’État manqué avait plongé la capitale dans la stupeur et déclenché une vaste enquête.
La condamnation à mort des 37 prévenus suscite de vives réactions dans le pays. D’un côté, certains estiment que la décision du tribunal militaire est justifiée au regard de la gravité des charges qui pèsent contre eux.
« Leur acte a mis en danger la stabilité de la nation et les vies de nombreux citoyens. La justice a tranché en conséquence », déclare Tresor kalondji un analyste sécuritaire à Kinshasa.
Cependant, les défenseurs des droits de l’homme dénoncent la sévérité du verdict et la peine de mort infligée aux condamnés.
» La peine de mort est insoutenable. Elle est une atteinte grave aux droits de l’homme. Il est clair que la peine de mort prononcée au procès sur la tentative de coup d’État est une barbarie entretenue dans un pays où la constitution (article 61) interdit toute atteinte au droit à la vie » Jean-Claude Katende.
Si le procès a permis de mettre en lumière certains détails de l’opération manquée, de nombreuses zones d’ombre persistent quant aux commanditaires réels de ce coup d’État avorté. Certains observateurs soupçonnent que les prévenus, pour la plupart issus de l’armée, auraient été manipulés par des acteurs encore dans l’ombre, ce qui soulève des questions sur d’éventuelles ramifications politiques non encore dévoilées.
Les 14 accusés qui ont été acquittés et libérés immédiatement posent également des questions sur l’enquête menée et les preuves présentées contre eux. Leurs avocats ont salué la décision, affirmant que leurs clients étaient des boucs émissaires dans une affaire hautement politisée. « Nous espérons que ces acquittements sont le début d’une révision plus large de cette affaire », a déclaré l’un des avocats de la défense.
Le gouvernement devra, dans les prochains jours, s’expliquer sur les suites à donner à ce verdict, notamment en ce qui concerne la gestion des tensions internes à l’armée et la question sensible de la peine de mort dans le pays.
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