La société civile de Kyavinyonge a, dans une lettre adressée au Directeur Provincial de l’ICCN, accusé des agents de la Coopérative des Pêcheries de Virunga (COPEVI) de vendre des parcelles en dehors des limites provisoires, en ignorant la lettre de suspension des lotissements émise par le chef de la chefferie, dans l’enclave de pêche de Kyavinyonge, située sur la côte nord-est du lac Édouard, dans le territoire de Beni.
« Nous avons saisi à plusieurs reprises les autorités pour ce cas précis, ainsi que pour identifier les auteurs des infractions d’escroquerie et d’autres infractions à la loi pénale de notre pays. Nous avons participé à plusieurs réunions avec Gracier Sibanza pour les mêmes cas, mais aucune solution n’a été trouvée », peut-on lire dans cette correspondance de la structure citoyenne.
Cependant, selon Jimmy Kasereka Kahamwiti, chargé de communication et de plaidoyer de la COPEVI, cette coopérative n’a jamais vendu de parcelles.
« Je rappelle que la COPEVI ne vend pas de parcelles et elle n’a jamais vendu de parcelles. Il n’y a pas de preuves, ce ne sont que des chantages véhiculés par des personnes de mauvaise foi, notamment une poignée d’acteurs de la société civile. La COPEVI octroie des parcelles moyennant une redevance unique pour l’enregistrement et la numérotation des parcelles, comme le prévoit l’article 30 de la nouvelle convention ICCN-COPEVI en vigueur », confie-t-il.
« Cette redevance unique ne peut pas être assimilée à un acte de vente, puisque l’espace qui constitue les pêcheries autour du lac Édouard fait partie intégrante du PNVI », a-t-il poursuivi.
Une distribution abusive des parcelles
Selon Jimmy Kasereka Kahamwiti, la Direction de la COPEVI a mis en place une commission d’enquête après avoir constaté des dérives dans la distribution des parcelles, afin d’identifier les responsables.
« Des actions ont été menées pour déterminer les personnes impliquées dans ces dérives. Les responsabilités ont été établies et des mesures ont été prises à l’encontre de certains agents impliqués dans cette affaire. Pour mettre fin à cette situation, la hiérarchie a décidé de placer des bornes tout autour de l’espace concerné », explique-t-il.
Par ailleurs, la société civile de Kyavinyonge a accusé les éco-gardes de l’ICCN d’arrêter injustement des pêcheurs utilisant le monofilament.
« Les pêcheurs, acteurs de la pêche au palangré, sont également victimes d’arrestations arbitraires orchestrées par le conservateur Gracier Sibanza. La population est donc dans une situation de victimisation à travers ces arrestations aussi bien sur le lac que dans les parcelles », poursuit cette même lettre.
En réponse, la Coopérative des Pêcheries de Virunga qualifie cette lutte de « rouleau d’étranglement ».
« La loi est claire. Les équipements électriques de pêche sont interdits. Au lieu d’accompagner l’ICCN dans l’assainissement du lac, la société civile est en train de mettre en place un rouleau d’étranglement. Lorsque l’ICCN arrête des pêcheurs clandestins, ceux-ci sont traduits devant les instances judiciaires », conclut cet officiel de la COPEVI.