Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de maintien de la paix, a déclaré lors d’une conférence de presse tenu à Goma le vendredi 20 septembre 2024 que le retrait de la MONUSCO d’ici au 31 décembre 2024 n’a jamais été acté, ni par les autorités congolaises, ni par les Nations Unies, ni par le Conseil de sécurité. Cette déclaration fait suite aux spéculations récentes sur le départ imminent de la mission onusienne, présente en République Démocratique du Congo (RDC) depuis plus de deux décennies.
« Ça n’a jamais été acté ni par les autorités, ni par nous, ni par le Conseil de sécurité que la MONUSCO va quitter le Congo au 31 décembre 2024 », a précisé Jean-Pierre Lacroix.
Ses propos visent à éclaircir les débats entourant l’échéance fixée pour la mission onusienne, alors que de nombreuses voix, tant au niveau national qu’international, s’interrogent sur l’avenir de la MONUSCO en RDC.
Déployée en 1999 après la seconde guerre du Congo, la MONUSCO a pour mandat de protéger les civils, de soutenir les efforts de stabilisation du gouvernement congolais, et de promouvoir les droits de l’homme. Cependant, malgré ses vastes ressources et ses milliers de soldats déployés principalement dans l’est du pays, la mission est fréquemment critiquée pour son incapacité à mettre fin aux violences persistantes qui ravagent les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri.
Ces critiques ont été amplifiées par des accusations d’inconduite, y compris des viols commis par des casques bleus, ainsi que par la perception d’une réponse insuffisante face aux groupes armés qui continuent de terroriser la population civile. Ces incidents ont érodé la confiance des Congolais dans la mission, donnant lieu à des manifestations et à des appels de certains leaders politiques et civils pour un retrait immédiat de la MONUSCO.
Jean-Pierre Lacroix a néanmoins souligné que le retrait de la mission doit être effectué de manière ordonnée et coordonnée avec les autorités congolaises, afin de ne pas laisser un vide sécuritaire dans les régions encore sous la menace des groupes armés.
« La transition doit se faire en tenant compte des conditions sur le terrain. Le plus important, c’est de nous assurer que la sécurité des civils est garantie et que le gouvernement congolais dispose de moyens suffisants pour assurer la protection de son territoire », a-t-il ajouté.
En outre, il a rappelé que le Conseil de sécurité de l’ONU continue d’évaluer régulièrement la situation sécuritaire en RDC et que toute décision relative à l’avenir de la MONUSCO prendra en compte les réalités sur le terrain.