Des manifestations spontanées de femmes ont été signalées ce vendredi 27 septembre 2024, dans l’enclave de pêche de Kyavinyonge. Elles dénoncent la destruction abusive des potagers des habitants, situés sur des parcelles vendues par les responsables de la Coopérative des Pêcheries de Virunga (COPEVI).
Selon Gerlance Kithehi Lionceau, vice-président de la société civile locale, ces manifestations ont débuté devant le bureau de la société civile pour se terminer au débarcadère, près de la plage, couramment appelée « Kaingini » en langue locale. Des femmes, armées de bâtons, ont défilé dans les différentes artères de ce village de pêcheurs.
En conséquence, les activités socio-économiques ont ralenti tout au long de la matinée, avant de reprendre timidement dans l’après-midi.
« Le bureau de la société civile sous-noyau de Kyavinyonge a été envahi par des femmes qui réclament divers droits, surtout parce que la COPEVI a vendu des parcelles. Pourtant, cette coopérative, de connivence avec l’ICCN, continue de détruire les cultures des habitants. C’est pourquoi nous avons manifesté jusqu’au débarcadère pour discuter de cette question. Cela survient alors que nous avons officiellement demandé à l’ICCN de patienter quatre mois pour permettre la récolte des cultures et entamer un dialogue, mais en vain. Nous sommes très pacifiques, mais nous ne comprenons pas ce qui se trame entre l’ICCN et la COPEVI », a expliqué Gerlance Kithehi Lionceau, acteur de la société civile.
La société civile locale condamne fermement l’attitude hostile des agents de l’ICCN à l’encontre des potagers des habitants. Elle rejette également les déclarations du porte-parole de la Coopérative des Pêcheries de Virunga, COPEVI, qui nie la vente des parcelles.
« Nous condamnons, pour la énième fois, ce que l’ICCN continue de faire aux paisibles populations. Hier encore, ils ont rasé les potagers des habitants, alors que la COPEVI avait perçu de l’argent pour la vente des parcelles. Nous avons des preuves tangibles. Nous rejetons les propos de M. Jimmy Safari, qui nie ouvertement que la COPEVI ait vendu des parcelles à Kyavinyonge. Nous estimons que l’État doit intervenir pour défendre nos droits. Nous ne pouvons pas accepter que nos droits individuels soient bafoués », a-t-il insisté.
Il a ajouté : « L’ICCN nous avait envoyé ses avocats et nous leur avons fourni des preuves montrant que la COPEVI reconnaît avoir perçu de l’argent de la population, mais cela n’a pas eu de suite. Nous demandons aux autorités de trouver une solution à ce problème. »
Il convient de rappeler que, dans une récente intervention médiatique, Jimmy Kasereka Kahamwiti, chargé de communication et de plaidoyer de la COPEVI, avait souligné que la Coopérative des Pêcheries de Virunga ne vend pas de parcelles dans ses zones de pêche, conformément à la convention ICCN-COPEVI en vigueur et à la loi sur la conservation de la nature.