Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) dénonce l’inclusion du cobalt congolais dans la liste des biens produits par le travail des enfants ou le travail forcé, établie par les États-Unis d’Amérique.
Dans un communiqué de presse publié le mardi 1ᵉʳ octobre 2024, le gouvernement congolais estime que cette décision ne tient pas compte des efforts ni des avancées majeures enregistrées dans la régulation de l’exploitation minière artisanale et industrielle par l’État.
Elle ignore délibérément les réalités locales et porte atteinte à la réputation internationale du secteur minier congolais.
« La décision tend à remettre en cause l’efficacité des dispositifs internationaux de contrôle de conformité et de diligence raisonnable de la chaîne d’approvisionnement, reconnus en matière de droits humains, de travail et de sécurité, auxquels les industriels sont soumis avec rigueur par des structures internationales indépendantes travaillant directement avec des multinationales occidentales (européennes et américaines) pour tenir compte des utilisateurs finaux », a déclaré le gouvernement congolais dans un communiqué.
En ce qui concerne l’exploitation industrielle, le gouvernement rappelle que les entreprises minières locales et internationales qui opèrent en RDC le font dans le respect des lois nationales, des accords et principes internationaux, ainsi que des cadres de gouvernance et de transparence rigoureux.
La République Démocratique du Congo se dit déterminée à travailler étroitement avec ses partenaires économiques et les entreprises du secteur pour continuer à s’assurer d’une production responsable et durable. Elle appelle tous ses partenaires à soutenir ces efforts.
« Le gouvernement appelle les partenaires internationaux de la République Démocratique du Congo, y compris les États-Unis d’Amérique, à reconnaître ces avancées et à intensifier leur soutien technique et financier pour renforcer les mécanismes de traçabilité du cobalt afin de garantir un approvisionnement éthique et conforme aux normes internationales », précise le communiqué.
Le gouvernement invite également le Cobalt Institute, les entreprises de la chaîne de valeur du cobalt, ainsi que les ONG congolaises travaillant sur la thématique du cobalt à une collaboration plus étroite.
Par ailleurs, le gouvernement congolais rappelle aux États-Unis d’Amérique que plusieurs réformes ont été mises en œuvre pour une meilleure régulation du secteur, notamment la création de l’Inspection Générale des Mines, la dynamisation de l’Autorité de Régulation de la Sous-Traitance dans le secteur Privé (ARSP), l’opérationnalisation de l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Marchés des Substances Minérales Stratégiques (ARECOMS), la promotion de la transparence dans les chaînes d’approvisionnement et l’adhésion à des initiatives internationales telles que l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).
Le gouvernement encourage les autorités américaines à adopter une approche équilibrée qui ne compromet pas l’accès des entreprises congolaises et internationales opérant en RDC aux marchés internationaux, mais qui soutient plutôt les efforts de régularisation en cours.
« Le gouvernement de la République Démocratique du Congo reste ouvert à toute initiative constructive visant à améliorer les conditions de travail et à renforcer la protection des droits humains dans son secteur minier, afin de contribuer à un développement inclusif et durable du pays », conclut le communiqué.
Rappelons que la RDC est le principal producteur mondial de cobalt, représentant environ 73 % de la production mondiale. La République Démocratique du Congo est appelée à jouer pleinement son rôle de pays-solution pour une économie verte et circulaire.