Le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a déploré l’accaparement illégal des ressources naturelles dans la région des Grands Lacs, située à l’Est de la République Démocratique du Congo.
Lors de la présentation de son rapport mardi 8 octobre 2024 devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le responsable onusien a indiqué que l’accaparement des ressources provenant de l’exploitation illégale et du commerce illicite des ressources naturelles de la RDC, avec la complicité d’entreprises tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, ainsi que la prolifération et le trafic d’armes, continuent d’être parmi les principaux moteurs de la violence actuelle.
« Cette situation plonge également la population dans la pauvreté », a fustigé Volker Türk, rappelant que « la RDC est l’une des cinq nations les plus pauvres du monde ».
Environ une personne sur six, vivant dans l’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne réside en RDC. « Cette situation est inacceptable », a-t-il précisé.
En effet, la RDC est dotée de ressources naturelles exceptionnelles, notamment des minerais tels que le cobalt, le coltan, l’or et le cuivre, d’un potentiel hydroélectrique important, de vastes terres arables, d’une immense biodiversité et de la deuxième plus grande forêt tropicale au monde, rappelle l’ONU.
Le chef des droits de l’homme de l’ONU exhorte donc les autorités, ainsi que les acteurs régionaux et internationaux, à examiner ces questions. Il invite aussi les acteurs du secteur privé opérant dans ce domaine à assumer pleinement leurs responsabilités en matière de droits humains.
Dans ce contexte, il a tenu à souligner le travail du groupe d’experts mis en place par le Secrétaire général des Nations Unies sur les minéraux critiques pour la transition énergétique.
« Il serait très important d’étudier et d’utiliser les recommandations formulées dans leur rapport final », a précisé la même source.
La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC a encouragé Kinshasa à poursuivre son engagement en faveur de l’adoption d’un Plan d’action national sur les entreprises et les droits de l’homme, pour une pleine réalisation du droit au développement ainsi que des droits économiques, sociaux et culturels.
Il a toutefois demandé instamment aux pays qui exercent une influence sur les groupes armés de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que les combats cessent.
« Tout rôle joué par le Rwanda dans le soutien au M23 au Nord-Kivu et par tout autre pays soutenant des groupes armés actifs en RDC doit cesser », a fait valoir le Haut-Commissaire. À cet égard, M. Türk a encouragé la revitalisation des processus de Nairobi et de Luanda pour ramener la paix dans l’Est de la RDC.