À Luberizi, dans le territoire d’Uvira, la culture du piment connaît un essor remarquable grâce à l’engagement des cultivateurs locaux et au soutien des institutions. Sur plusieurs hectares de la plaine de la Ruzizi, des agriculteurs se mobilisent pour transformer cette culture en une filière prometteuse, soutenus par des coopératives et un appui technique sans précédent.
Parmi les principaux partenaires de cette initiative figure l’organisation Agriterra, qui renforce les capacités des cultivateurs et favorise leur accès aux marchés internationaux.
Ombeni François, cultivateur de piment à Luberizi, se montre optimiste quant à cette production.
« Je prépare les semences pour les repiquer dans mon champ. Dans trois semaines, les plantules seront prêtes à être mises en terre. C’est un travail important qui va nous permettre de gagner notre vie », explique, Ombeni François
Le travail de la terre, bien que difficile, offre désormais une perspective de revenus stables.
Aganze Frédéric, un autre agriculteur de la région, évoque avec enthousiasme l’impact des contrats à l’exportation.
« L’année dernière, je vendais ma production uniquement sur le marché local. Aujourd’hui, avec ce contrat, je suis motivé à cultiver plusieurs hectares, car les acheteurs chinois sont prêts à payer un bon prix », a-t-il indiqué.
Ce dynamisme est impulsé par la coopérative Mikono ya Wajenzi (« Les mains des constructeurs » en swahili), qui a mobilisé les cultivateurs de la région pour assurer une production suffisante et de qualité. Son président, Jean Masemo, souligne l’importance de cette organisation collective :
« Nous avons planifié plus de 250 hectares pour cette culture. Avec la première livraison prévue pour mars 2025, nous nous préparons à fournir jusqu’à 400 tonnes de piment par an à la Chine. C’est un défi, mais aussi une grande opportunité pour notre région », a-t-il déclaré.
Pour assurer le succès de cette initiative, la coopérative reçoit l’accompagnement d’Agriterra, une organisation spécialisée dans le soutien aux agriculteurs dans les pays en développement. Agriterra propose des formations techniques et un encadrement ciblé pour maximiser la productivité et garantir la qualité du piment destiné à l’exportation. Grâce à cette expertise, les cultivateurs améliorent leurs techniques de culture et adoptent des pratiques durables, tout en se préparant aux exigences des marchés internationaux.
François Kambale Nzanzu, directeur de l’ONAPAC (Office National des Produits Agricoles du Congo) à Bukavu, a également promis un appui institutionnel et technique aux cultivateurs.
« Le piment fait partie des produits sous notre contrôle. Nous devons accompagner cette coopérative parce que nous avons la mission d’apporter un encadrement technique à tout le monde qui cultive des produits sous notre tutelle. L’ONAPAC, qui est l’organe de régulation de cette filière, est censée accompagner ces cultivateurs, depuis les germoirs jusqu’à l’exportation. Notre mission sera de garantir la qualité du produit. », nous raconte François Kambale.
Avec cet appui institutionnel et le soutien stratégique d’Agriterra, les cultivateurs de piment de la plaine de la Ruzizi espèrent faire de cette culture un pilier de l’économie locale. La perspective de contrats d’exportation stables et de prix attractifs pourrait transformer la vie de nombreux agriculteurs et dynamiser l’ensemble de la région d’Uvira.
Le développement de la filière piment dans cette région du Sud-Kivu ouvre ainsi de nouvelles perspectives pour l’agriculture congolaise, qui, grâce à un accompagnement institutionnel adéquat, peut espérer atteindre un rayonnement national et international.