En Afrique et comme partout dans le monde, quand un Chef ou une autorité fait une promesse, son entourage doit faire tout ce qui est possible pour sa concrétisation. Certains vont jusqu’à conclure que la parole du Chef est une loi.
En RDC, le Chef parle et continuera de parler, pour quoi nous le disons ?
En 2019, le territoire de Kalehe a été frappé par une tragédie Maritime. Dans la nuit du 15 au 16 avril 2019, Une pirogue motorisée avec à son bord une centaine des passagers finissait sa course dans les eaux profondes du lac Kivu. Une centaine de passagers et de la marchandise disparaissaient dans le lac Kivu.
Affectée par cette tragédie arrivée au début de son premier mandat, le Président Félix Tshisekedi se dépêche urgemment dans la zone affectée.
En qualité de Chef, celui-ci prononce un discours teinté d’une volonté de mettre un terme à la récurrence des naufrages sur le lac Kivu. Il affiche sa volonté de construire des ports et quais d’accostage des navires.
Il va plus loin en rassurant que des bateaux modernes seront dotés à la société nationale des chemins de fer du Congo pour faciliter le transport des personnes et leurs biens , et limiter les accidents liés à la navigation sur ce lac.
Une nouvelle accueillie avec joie dans le territoire de Kalehe, longtemps meurtrie par les naufrages. Si ces promesses ont été réalisées en partie, la mise en œuvre de ces actions ont prouvé une certaine précipitation.
A Minova par exemple, l’un des quais d’accostage construit dans le cadre de ce projet est inutilisable.
La majeure partie a été engloutie par les eaux du lac Kivu.
Pour un pays vaste comme la RDC, le Chef ne doit pas être partout, mais ceux qui l’entourent doivent faire preuve de flexibilité de peur de saper l’image du Chef. Quelques années se sont écoulées, les grandes mesures annoncées n’ont tenu que quelques jours , voir des mois. En 2024, des navires peu sécurisant ont fait leur apparition sur le lac Kivu.
Dans une région où l’esprit entrepreneurial est surchauffé, c’est tout le monde qui veut avoir sa part du gâteau.
Pour y parvenir tous les coups sont permis. Certains prennent d’énormes risques pour multiplier les gains en exposant leurs passagers.
En date du 3 octobre 2024, dans l’avant-midi, un navire en provenance de Minova et qui devait rejoindre le port de kituku à Goma a sombré dans les eaux profondes du lac Kivu.
Il s’agit du Mv MERDI. Selon les acteurs de la société civile, cette embarcation exerçant sur les eaux du lac kivu a, pendant un moment était frappée d’interdiction de voyage sur les eaux du lac Kivu vers Bukavu.
Malgré la décision prise, aucune mesure de suivi n’avait été mise en place.
Ainsi, sur base des informations collectées par les acteurs de la société civile plus de 600 personnes seront déclarées disparues, trente-six autres décédées et prêt d’une dizaine de rescapées.
Pendant ce temps, le Chef se rendant compte que ce n’est pas la première fois qu’un drame pareil survient dans les eaux du lac Kivu, décida de briller par le silence.
Est-ce un silence coupable ?
Habituée à le voir en cas de drame, la population déçue se demanda si le Chef était toujours conscient de ce qu’il avait promis.
La puissance de la parole
Selon le site internet maxi cours, La parole possède de nombreux pouvoirs : elle peut séduire, manipuler, enchanter, guérir, mais aussi blesser ou humilier.
Pour le cas du Congo, la parole est avant tout utiliser pour séduire et enchanter. Cependant, ses conséquences sont perceptibles quand les citoyens commencent à s’amuser et perdre confiance en la parole du Chef.
Il est plus qu’urgent pour les collaborateurs du Chef et le Chef en personne de se rassurer que ce qu’il dit est conforme à ce qui se fera. Sinon, il risque d’être pris pour une logorrhée. Loin de moraliser, la situation sur le lac kîvu devient de plus en plus inquiétante.
Depuis septembre, la situation climatique dans les zones autour du lac Kivu est préoccupante.
Les naufrages se multiplient et les bateaux sécurisés se ratifient entre Goma et les villages situés dans le territoire de Kalehe. L’État représenté par le Chef doit agir rapidement, exhortent les acteurs de la société civile dont Delphin mbirimbi.