L’appui financier et matériel aux « médias locaux » notamment les radios, télévisions, médias numériques et sociaux, réseaux des journalistes et l’élargissement de la sensibilisation à toutes les couches de la population du Nord-Kivu sont les principales recommandations données à l’équipe des Nations-Unies qui est venue écouter ce vendredi 8 novembre 2024 les différentes couches sociales de Beni, dans l’est de la RDC pour lutter contre la désinformation.
Sylvain Mukeretwa l’un des leaders communautaires de Beni qui ont pris part à cet échange, a reconnu le rôle crucial des médias dans la lutte contre la désinformation et les discours de haine dans la province du Nord-Kivu.
« Nous avons dit qu’il y a un cancer au sein de la population et c’est la désinformation et les discours de haine. Les médias jouent un très grand rôle dans la lutte contre ce fléau. Alors, il faudrait que les Nations-Unies et la Monusco puissent appuyer et travailler main dans la main avec les corporations des journalistes et les médias locaux pour essayer d’éradiquer cette fièvre (désinformation) au sein de la communauté », a-t-il déclaré.
Cet acteur social propose aux Nations-Unies de former suffisamment les journalistes locaux et les doter des matériels et équipements afin qu’ils aillent vers la communauté, d’autant plus qu’ils ont leur confiance.
« Vous savez les journalistes locaux ont la confiance de la communauté. Il ne faudrait pas que c’est soit les agents directes des Nations-Unies ou de la Monusco qui aillent eux-mêmes vers la communauté. Qu’on forme suffisamment et qu’on dote des équipements à ces journalistes qui ont déjà la confiance de la communauté. La désinformation est un danger pour le monde entier, pas seulement au Congo », a insisté S. Mukeretwa.
De son côté, le colonel Diouf Aboubacar, qui s’est exprimé au nom de la commission onusienne à l’issue de la rencontre, a rassuré que les pistes de solutions proposées seront transmis à qui de droit.
« L’échange ici a montré en fait qu’il y a beaucoup de pistes de solutions et de réflexion qui sont déjà en marche dans la communauté. Nous avons bien pris note de toutes vos observations et des propositions. Vous avez parlé d’intégration des partenaires qui doivent travailler ensemble, la cohésion au niveau de la société, même avec la Monusco. Ces aspects sont bien pris en compte », a rassuré le colonel segalais en retraite, Diouf.
Il est important de rappeler que la désinformation est l’un des principaux obstacles auxquels font face les opérations de maintien de la paix en RDC et même des actions humanitaires. Les participants ont également suggéré que toutes les agences de l’ONU procèdent à une communication transversale sur la lutte contre la désinformation.