La visite de la délégation de haut niveau de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), menée par sa Directrice générale adjointe, Beth Bechdol, s’est achevée ce mardi 26 novembre 2024 à Goma.
Lors d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Serena, les responsables de la FAO ont plaidé pour un soutien accru à l’agriculture afin de répondre aux besoins des millions de personnes déplacées et renforcer leur résilience face à la crise alimentaire en République démocratique du Congo.
Abebe Haile-Gabriel, Sous-Directeur général et responsable des urgences et de la résilience à la FAO, a partagé ses observations sur les initiatives agricoles dans les camps de personnes déplacées.
« Beaucoup de personnes déplacées que nous avons rencontrées viennent de régions rurales. Nous les aidons à produire rapidement de la nourriture pour elles-mêmes et leurs familles, comme des légumes et d’autres produits essentiels. Dans les camps, nous avons vu de petits jardins potagers. Cette situation est bien différente de ce que nous avions observé il y a quelques années », a-t-il expliqué.
Selon Haile-Gabriel, ces efforts ont permis à la FAO d’apporter son assistance à au moins trois millions de Congolais à travers divers programmes agricoles.
Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO, a insisté sur l’importance d’investir dans l’agriculture pour réduire la dépendance des populations à l’aide humanitaire.
« Un message très important pour nos partenaires en matière de ressources, compte tenu de la situation humanitaire dans ce pays, est de dire qu’il faut accorder la priorité à l’agriculture », a-t-elle déclaré.
Elle a rappelé que les attentes des déplacés, c’est d’aspirer à une autonomie durable.
« Si on pose la question à tout le monde, ils diront qu’ils n’ont pas envie de dépendre indéfiniment de l’aide humanitaire. Leur souhait est d’assurer leur propre subsistance, de prendre en charge leurs enfants et de générer des revenus », a-t-elle ajouté.
La FAO a également exhorté les bailleurs de fonds à adopter une approche équilibrée, répondant à la fois aux besoins urgents en matière de sécurité alimentaire et à la nécessité de renforcer les capacités des déplacés à se prendre en charge.
« Les bailleurs doivent comprendre qu’il est essentiel d’avoir un équilibre entre l’aide humanitaire immédiate et le soutien à une prise en charge progressive par les communautés elles-mêmes », a plaidé Beth Bechdol.
Cette visite, qui a conduit la délégation dans des camps de déplacés à Goma et des villages à Bukavu, intervient alors que la RDC fait face à une crise humanitaire et alimentaire sans précédent.
Selon les derniers rapports, près de 25,6 millions de Congolais pourraient être en insécurité alimentaire aiguë d’ici décembre 2024.