Le processus de Luanda choisi par l’Union africaine pour résoudre le conflit entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, voit petit à petit le bout du tunnel, après de longs mois de discussions marqués par des accusations mutuelles dans la responsabilité de la guerre, qui secoue l’Est de la RDC.
Durant la semaine écoulée, les chefs de diplomatie de deux pays opposés et de l’Angola ont finalement adopté le « Concept d’opérations » (Conops) du plan harmonisé, après de nombreux rejets tant de la République démocratique du Congo que du Rwanda, sur des termes « flous », qui n’avaient pas la même signification pour les deux pays lors de l’interprétation.
Ce document est le résultat des travaux effectués par les experts militaires et de renseignement de la RDC et du Rwanda. Le Conops prévoit les différentes étapes d’une opération, souvent militaire. Kigali met en avant la question des FDLR comme priorité. Kinshasa exige toujours les retraits des troupes rwandaises que le sol congolais.
Le Conops laisse entrevoir, à en croire nos confrères de la RFI, quatre phases, dans une période de trois mois. La première, de 15 jours, se chargera d’analyser le niveau de menace que posent des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Il sera question de localiser leurs positions et leurs équipements en RDC et de l’autre côté, le Rwanda apportera la lumière sur les « mesures défensives » et surtout, « s’engager à mettre fin à ses incursions transfrontalières ».
La deuxième phase tablera sur les actions à mener pour neutraliser les FDLR et leurs alliés, qui sera suivi par une évaluation, entre les deux pays, des progrès réalisés au travers des opérations. La troisième tient au bilan des opérations pour savoir son efficacité, avant que n’intervienne la quatrième et dernière phase, axée sur stabilisation avec la démobilisation des anciens FDLR et la normalisation des relations entre les deux pays.
Malheureusement, le M23 se dit « ne pas concerner »…
« Ce processus ne concerne pas l’AFC/M23 », lit-on dans un communiqué publié le samedi 30 novembre par le M23-AFC. Il reconnaît néanmoins que l’accord du « Concept d’opérations » (Conops) conclu entre la République démocratique du Congo et le Rwanda fait partie des efforts régionaux de l’Union africaine, pour résoudre les conflits entre Kinshasa et ses voisins.
Parmi les sources des tensions entre le Rwanda et la RDC, figure la question du M23. L’ambassadeur rwandais avait été expulsé par Kinshasa. Sous pression populaire, la compagnie rwandaise d’aviation « Rwand’Air » avait été interdite par les autorités de voler sur le ciel congolais, en guise de protection du soutien qu’apporte Kigali à la rébellion.
Si le M23 s’écarte des résolutions qui seront prises dans le cadre du processus de Luanda, l’avenir semble douteux. Récemment, le Mécanisme de vérification ad-hoc renforcé (MVA-R) a été installé dans le cadre de ce processus, pour vérifier les accusations mutuelles du cessez-le-feu entre les parties aux conflits dans l’Est de la RDC.
Malgré le MVA-R, sur le terrain, les affrontements ont été enregistrés ce lundi entre les Forces armées de la RDC, appuyées par les Wazalendo et le M23 soutenu par le Rwanda dans le territoire de Lubero sur l’axe Kaseghe-Malembe en province du Nord-Kivu.