Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) s’élève contre les pratiques qui permettent le pillage des ressources naturelles du Sud-Kivu. Le 20 décembre dernier, 17 ressortissants chinois impliqués dans l’exploitation illégale de l’or à Walungu, ont été arrêtés après quatre années d’activités illicites.
Cependant selon la LUCHA, leur expulsion rapide qui aurait été orchestrée par la Direction générale de migration (DGM), a suscité de vives critiques.
Pour ce mouvement citoyen, cette affaire illustre la complicité entre les réseaux mafieux et certaines autorités nationales, au détriment des communautés locales.
À en croire le gouverneur du Sud-Kivu, cette expulsion a été ordonnée par des instructions venues de Kinshasa, contrecarrant une décision provinciale prise en Conseil de sécurité.
Le gouverneur affirme qu’il réclamait une indemnité de 10 millions USD pour les activités illégales des exploitants chinois, mais cette restitution n’a jamais eu lieu.
« Nous avions convenu qu’ils ne devaient pas être libérés, mais la DGM a agi sans consulter les autorités provinciales », a déclaré le Gouverneur du Sud-Kivu, cité par la LUCHA.
Face à cette situation, la LUCHA a dénoncé un système de corruption qui protège les criminels et les exploiteurs étrangers.
« Qui est cette hiérarchie qui peut agir au-dessus du chef de l’État ? Pourquoi ces criminels ont-ils été expulsés sans être jugés ? », s’interroge le mouvement dans une déclaration publiée le 28 décembre. Pour la LUCHA, ce scandale est révélateur de la manière dont les ressources du pays sont systématiquement détournées au profit d’intérêts privés et internationaux.
Cette affaire met également en lumière les conséquences catastrophiques de l’exploitation illégale sur les communautés locales et l’environnement.
Depuis plusieurs années, le Sud-Kivu subit les impacts de cette gestion anarchique des ressources minières, laissant la population dans la pauvreté et les écosystèmes gravement dégradés.
Pour freiner cette dynamique, la LUCHA exige des actions concrètes. Elle demande que la justice se saisisse de l’affaire et poursuive tous les responsables, quelle que soit leur position sociale. Elle réclame également la restitution par la DGM, de 10 millions USD dus à la province, et appelle à un contrôle rigoureux des exploitations minières dans le Sud-Kivu, pour démanteler les réseaux illégaux.
Le silence des autorités provinciales et nationales, sept jours après l’arrestation des ressortissants chinois, inquiète également la LUCHA. Ce manque de transparence alimente le sentiment que des forces occultes continuent de protéger les réseaux criminels impliqués dans le pillage des ressources naturelles du pays.
À travers cette dénonciation, la LUCHA réaffirme son rôle de porte-voix des communautés locales et de défenseur des ressources naturelles du pays. Elle appelle à une mobilisation citoyenne et à une gouvernance plus transparente pour que les richesses minières de la République démocratique du Congo profitent enfin à son peuple.