Vive tension ce mardi au camp de déplacés de Lushagala à Mugunga
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Les déplacés de guerre vivant au camp de Lushagala, dans le quartier de Mugunga, manifestent depuis la nuit de lundi à mardi dans cette partie occidentale de la ville de Goma. Ces Congolais protestent contre le meurtre d’un déplacé par des hommes armés survenu lundi soir au site de CBCA. La victime, un jeune originaire du groupement de Kibumba, a été tuée par un individu se présentant comme un combattant Muzalendo.
Après une nuit agitée, ce matin, les habitants ont barricadé la route entre l’entrée de l’ISTA Goma et le camp de Lushagala. Poussés par leur colère, ces déplacés ont rendu justice en tuant l’individu Muzalendo présumé être derrière le meurtre de leur compagnon. Cette situation a incité les forces de sécurité à intervenir dans la zone afin de libérer la route menant à la cité de Sake, où les FARDC campent dans le but d’empêcher les terroristes du M23 de prendre le contrôle de la cité.
Certains manifestants interrogés ne parviennent plus à faire la différence entre un élément Muzalendo et les hors-la-loi.
« Nous souffrons ici. Ce camp a été érigé en faveur de nous, les déplacés. Mais depuis plusieurs semaines, les hommes armés sont devenus nombreux. Nous ne savons pas si nous devons rester ici ou partir vers des zones sous contrôle rebelle. Trop, c’est trop. Les autorités doivent nous dire si nous devons rester ici ou partir de chez nous,” a déclaré Bagore.
Un autre déplore le fait que les causes de disputes entre les civils et les hommes armés sont souvent bénignes.
Vive tension ce mardi au camp de déplacés de Lushagala à Mugunga[Photo d’illustration]
« Hier soir, ils sont entrés dans la boutique de mon grand frère, et directement, ils ont pris son panneau solaire et de la bière sans payer. Quand tu veux dénoncer, ils brandissent des menaces de mort. À cause d’une cigarette ou d’un briquet, ces hors-la-loi peuvent te tuer”, révèle un autre habitant.
De son côté, le chef de quartier du Lac Vert invite les responsables militaires de la province à prendre au sérieux cette question liée à la présence des militaires dans ce camp.
« Cette collaboration actuelle entre les militaires et les civils prouve ses limites. Si les autorités peuvent déplacer ces hommes armés des camps vers les lignes de front, cela sera une bonne option.”
Alors que les manifestations se poursuivent dans la zone, une présence policière et militaire renforcée a été observée. Les forces de l’ordre interviennent de manière pacifique pour apaiser la colère de ces déplacés de guerre venus de plusieurs villages du Nord-Kivu, notamment Sake, Kitshanga, Shasha, Kirotshe, Karuba, Kingi et d’autres.
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