La province du Sud-Kivu traverse actuellement une période critique marquée par une recrudescence inquiétante des incendies. À peine une semaine ne s’écoule sans qu’un nouvel incident ne soit signalé, plongeant les habitants dans la peur et la dévastation. Récemment, plusieurs incendies tragiques ont endeuillé la région, mettant en lumière la vulnérabilité des populations locales.
Le lundi, un incendie s’est déclaré dans la ville de Baraka, à Fizi, causant la mort d’un enfant et blessant un autre. Les maisons des victimes ont été réduites en cendres alors qu’elles cherchaient refuge contre le froid. Une journée plus tard, le sous-village de Mulonge à Buhozi, dans le territoire de Kabare, a également été touché par un incendie meurtrier. Deux autres enfants ont perdu la vie dans cet incident, tandis que de nombreuses autres habitations ont été détruites.
La série d’incendies de cette journée tragique n’a pas épargné le quartier D de la commune de Bagira, à Bukavu. Plusieurs maisons ont été réduites en cendres, totalisant ainsi 24 habitations détruites par les flammes. Cette situation alarmante préoccupe grandement les habitants du Sud-Kivu, qui restent perplexes quant à l’origine de ces incendies qui éclatent un peu partout dans la province.
Il convient de rappeler que la semaine précédente, de nombreux autres incendies ont été signalés dans la ville de Bukavu, emportant la vie de quatre enfants et ravageant de nombreuses habitations à Panzi. Des incidents similaires ont également été rapportés dans plusieurs autres localités de la province du Sud-Kivu.
Ces incendies s’ajoutent à d’autres problèmes sécuritaires préoccupants qui ont émaillé l’année 2023 dans la région. Au total, au moins 162 maisons ont été réduites en cendres, laissant plus de 280 familles sans abri et entraînant la perte de nombreux biens lors de l’incendie de Cimpunda, dans la commune de Kadutu, le 20 mai 2023, selon le chef du quartier, Luc Ilunga Mbiji.
Il semble que ces incendies récurrents soient dus à plusieurs facteurs, notamment une installation électrique défectueuse dans de nombreuses maisons, une mauvaise pose des panneaux solaires et des habitants qui tentent de réparer eux-mêmes au lieu de faire appel aux services de la SNEL (Société nationale d’électricité) ou à des électriciens qualifiés. Dans les zones rurales, l’utilisation de braseros et de bougies mal gérées ou l’absence de précautions après la cuisson contribuent également à ces situations désastreuses.
La question qui se pose est celle du rôle des services de la protection civile dans ce contexte. Malgré l’urgence de la situation, il semble que la prévention et la gestion des incendies ne soient pas une priorité, laissant ainsi des vies humaines en péril à chaque nouvelle tragédie.
Face à cette situation alarmante, il est primordial que les autorités locales et nationales prennent des mesures immédiates pour renforcer la sécurité incendie, sensibiliser les populations aux risques et mettre en place des mesures préventives adéquates. La protection civile doit être soutenue et renforcée, afin d’apporter une réponse rapide et efficace en cas d’urgence. Les habitants du Sud-Kivu méritent de vivre dans un environnement sûr et protégé, loin de la menace constante des incendies qui ravagent leur province.
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