Le programme de gratuité de la maternité et des soins du nouveau-né a été inauguré Mercredi 6 Septembre 2023 dans la ville de Kinshasa, capitale de la RDC. C’est le président de la RDC, Félix-Antoine TSHISEKEDI lui-même qui a procédé à ce lancement à l’hôpital militaire du camp Tshatshi.
Cette mise en œuvre qui vise à soulager les femmes enceintes et leurs nouveau-nés en RDC est d’ores et déjà effective dans la ville de Kinshasa et pourrait s’étendre sur toute l’étendue du territoire congolais les jours à venir, à en croire le conseil national de la couverture santé universelle.
« La mise en place de la couverture santé universelle est et a toujours été une des priorités de notre gouvernement. Aujourd’hui, je suis fier de vous annoncer que la RDC s’engage dans cette noble cause. Nous avons inscrit la couverture santé universelle dans les axes 49 et 50 de notre programme. Je suis heureux d’annoncer le programme de gratuité des accouchements ici à Kinshasa qui est le premier paquet des soins de notre mise en œuvre de la couverture santé universelle » a dit Félix TSHISEKEDI président de la RDC, à la cellule de communication de la présidence.
Le système de santé congolais connaît d’énormes difficultés, comme d’autres pays de l’Afrique subsaharienne.
Le pays est loin de rencontrer la sixième aspiration de l’agenda 2063 de l’union africaine, qui veut « une Afrique dont le développement est axé sur les citoyens, s’appuyant sur le potentiel de ses populations, en particulier de ses femmes et de ses jeunes, et prenant soin des enfants ».
La RDC faisant partie des pays les moins avancés connait multiples problèmes multidimensionnels. Le taux de mortalité maternelle et infantile est parmi le plus élevé au monde.
Selon un article de UNFPA, rédigé en Septembre 2011, « pour une femme, le risque de décès maternel au cours d’une vie est de 1 sur 24 en RDC, et le taux de mortalité maternelle s’élève à 670 décès pour 100 000 naissances vivantes. D’après les estimations, 19 000 femmes meurent chaque année en RDC de causes liées à la maternité. La RDC fait partie donc des six pays qui totalisent à eux seuls la moitié des décès maternels au niveau mondial »
Initiateur d’un édit spécial en province portant protection de la femme enceinte et le nouveau-né en 2020, le député provincial Jean-Paul LUMBULUMBU se réjouit de ce lancement et espère que cela était tant attendu par plus d’un Congolais.
Selon lui, cela vient soulager les maux que les femmes congolaises ont enduré depuis plusieurs années. Celui-ci félicite le chef de l’Etat Félix TSHISEKEDI d’avoir songé à une telle mesure, qu’il trouve de salvatrice.
« Je suis le plus heureux que l’initiative entreprise au niveau provincial ici au Nord-Kivu, soit capitalisée par le président Tshisekedi qui a créé le conseil national pour la couverture sanitaire universelle. A travers ce conseil, la gratuité de la maternité qui pour moi était un rêve, est devenue réalité. Et nous voulons que cette mesure fasse objet d’un suivi. C’est un problème de santé maternelle qui vient de trouver une solution » se réjouit l’élu de Lubero.
Une chose est sûre, cette réforme dans le secteur de santé est une première dans ce secteur depuis plusieurs années maintenant.
En République démocratique du Congo, l’on peut noter quand même une amélioration tangible du budget dans le secteur de santé.
Dans son rapport intitulé ‘’Pour un accroissement soutenable des financements vers le secteur de la santé en RDC’’ publié en Décembre 2021, l’UNICEF a salué ces avancées, tout en appelant à plus d’actions pour atteindre 15% du budget national alloué à la santé.
« Depuis 2010, le Gouvernement congolais s’est évertué à accroître le budget de la santé pour répondre aux multiples défis du secteur. Celui-ci est allé de 377 à 1.519,4 milliards de CDF entre 2016 et 2021, soit une multiplication par 4 en terme nominal. Ces efforts ont fait passer la part de la santé de 7,8 % du budget national à 11,5 % (F4), mais les allocations vers le secteur de la santé demeurent encore inférieures à la cible de 15 % fixée par la Déclaration d’Abuja4 (voir F5). Depuis 2010, le Gouvernement congolais s’est évertué à accroître le budget de la santé pour répondre aux multiples défis du secteur. Celui-ci est allé de 377 à 1.519,4 milliards de CDF entre 2016 et 2021, soit une multiplication par 4 en terme nominal. Ces efforts ont fait passer la part de la santé de 7,8 % du budget national à 11,5 % (F4), mais les allocations vers le secteur de la santé demeurent encore inférieures à la cible de 15 % fixée par la Déclaration d’Abuja » lit-t-on dans ce rapport.
En dépit de ce lancement de la gratuité de la maternité, les opinions allant dans les critiques sont également au rendez-vous. Une femme médecin à Goma qui a préféré garder l’anonymat croit que c’est une décision précipitée, qui à la longue peut nuire au système sanitaire congolais si des mesures urgentes d’accompagnement ne sont pas prises.
« La mesure est bonne, car selon mon constat, beaucoup d’enfants meurent car ils arrivent tard aux hôpitaux et ils meurent. Les parents leur offrent des médicaments sans savoir de quoi ils souffrent. Tout ça c’est par manque de moyens. Dans des hôpitaux privés, les malades eux-mêmes payent leurs soins. Et c’est cela qui aide évidemment à payer les prestataires de santé. Si le gouvernement prend ces mesures mais ne les accompagne pas par exemple en payant régulièrement les frais de fonctionnement des hôpitaux, ça sera risqué pour les patients. Ça peut être un piège si ce n’est pas encadré » a fait savoir cette doctoresse, qui se réfère à la gratuité de l’enseignement de base qui a montré des failles en RDC.
Loin de là, une jeune dame, qui a accouché par césarienne à Goma qui s’est exprimée sous couvert d’anonymat dit saluer cette mesure, qui selon elle, va aider d’autres femmes qui éprouvent des difficultés.
Elle renseigne avoir mis au monde par césarienne, et elle a payé 204 dollars USD. Une somme énorme d’après elle, qui allait l’aider dans d’après besoins prioritaires de sa famille.
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