Les prochaines négociations sur le climat auront lieu à Dubaï du 30 Novembre au 12 Décembre 2023, aux Emirats Arabes Unis, au Proche-Orient.
Cette conférence réunira plus ou moins 70 milles personnes, y compris les leaders mondiaux, les ONGs, les représentants du secteur privé, les acteurs de la société civile, les médias et bien d’autres parties prenantes impliquées dans les actions climatiques.
Un moment important pour la République démocratique du Congo, un pays en voie de développement et qui a activement participé à la cinquième conférence de l’ONU sur les pays les moins avancés du 5 au 9 Mars 2023 à Doha, au Qatar.
Lors de cette conférence, le secrétaire général de l’ONU Antonio GUTEREZ avait révélé que les pays les moins avancés sont les plus affectés par le changement climatique alors qu’ils ne participent pas grandement dans l’émission du gaz à effet de serre.
L’épineuse question du respect des promesses des partenaires de développement s’invite encore à ce rendez-vous comme presque dans toutes les autres conférences des parties après l’accord de Paris.
« Nous nous attendons à ce que les partenaires de nos pays les moins avancés puisse matérialiser les promesses qu’ils nous avaient faites dans le cadre des actions climatiques » rappelle Paluku Obady, coordonnateur de l’ONG Unis pour l’éducation socio-environnementale de la femme, une des organisations congolaises qui ont participé à la cinquième conférence de l’ONU sur les pays les moins avancés.
La COP28 arrive, alors que plusieurs organisations qui réunissent les activistes de défense de l’environnement organisent une série d’actions au pays pour manifester leur mécontentement par rapport à la mise aux enchères par le gouvernement congolais de 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers en Juillet 2022.
Ces organisations encouragent Kinshasa à abandonner l’énergie fossile et à faire recours à l’énergie propre pour un meilleur avenir environnemental au pays et contribuer à faire de la RDC pays solution au changement climatique.
« Pas de nouveaux combustibles fossiles, pas de nouveaux projets de financements publics ou privés et pas de nouvelles approbations des permis d’exploitation ou extension » rappelle Darcin BASIRWA, de l’Organisation Save my World.
Au moment où plusieurs pays du Nord peinent à concrétiser leur promesse de 100 milliards de dollars tenue à Copenhague en 2009 pour financer les initiatives qui permettraient de réduire l’émission du gaz à effet de serre à dater de 2020, la RDC se trouve à la croisée des chemins.
Entre mourir pauvre avec des ressources d’énergie fossiles et en milieu des promesses non tenues, Kinshasa avait opéré un choix.
« Nos ressources ne sont pas là à être contemplées seulement, nous allons les exploiter de façon rationnelle et protéger la biodiversité » avait rappelé Eve Bazaiba en Octobre 2022, lors de la Pré-COP 27 tenue à Kinshasa.
En dépit de cela, la RDC avec ses moyens de bord, multiplie des stratégies pour diversifier ses sources d’énergie. Ces activistes croient que l’accumulation des dettes par la RDC complique les efforts allant dans le sens de la transition énergétique en RDC.
Ils veulent l’annulation de la dette de tous les créanciers afin que le pays puisse disposer des ressources nécessaires à la transition et ne soit plus obligé d’exploiter les combustibles fossiles pour générer des revenus permettant de rembourser la dette.
Un point de vue partagé par Fadhel Kaboub, président du Global Institute for Sustainable prosperity et professeur associé à l’université de Denison aux USA. Celui-ci croit que la RDC comme plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne fait face à de multiples défis économiques structurels.
« Le déficit énergétique, le déficit alimentaire et l’industrialisation à faible valeur ajoutée sont les difficultés qui mettent à mal les efforts africains dans le cadre de l’atténuation climatique et l’adaptation » fait-t-il savoir lors d’un entretien à Kivumorninpost.
La RDC possède d’importantes ressources naturelles, dont les minerais stratégiques importants pouvant servir dans la transition verte. Le prof Kaboub estime quant à lui que le pays est une véritable plaque tournante dans la révolution verte en Afrique. Il croit que la RDC doit être championne de la politique panafricaine industrielle pour une énergie propre.
« La décision de la RDC de mettre aux enchères les 27 blocs pétroliers est une grave erreur stratégique. Elle peut avoir des conséquences économiques et écologiques négatives. La RDC semble distraite par l’illusion de profit pétrolier alors que la grande opportunité réside dans l’exploitation de ses minerais stratégiques pour une industrialisation à haute valeur ajoutée qui donne la pour les infrastructures de haute technologie » insiste-t-il.
Des défis qui attendent la RDC, que son président Félix TSHISEKEDI a loué pour son potentiel naturel capable d’apporter des solutions face au dérèglement climatique.
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