Six mois après sa déclaration en RDC, la ville de Goma, située dans la province du Nord-Kivu, vient de notifier son premier cas de variole du singe.
Selon les autorités sanitaires du Nord-Kivu, ce premier cas a été enregistré dans la zone de santé de Karisimbi.
Désiré Buyana, l’un des communicateurs de la direction provinciale de la santé, a indiqué que le malade est un sujet en provenance du Sud-Kivu.
Alors que cette maladie est confirmée dans la ville de Goma, Kivu Morning Post profite de l’occasion pour éclairer ses lecteurs sur cette maladie.
Qu’est-ce que la variole du singe ?
Le MPOX est une zoonose virale causée par le virus de la variole simienne, qui appartient au genre Orthopoxvirus, le même genre que le virus de la variole humaine. La variole du singe se caractérise par une éruption ou des lésions cutanées généralement concentrées sur le visage, la paume des mains et la plante des pieds.
Il existe deux souches génétiquement distinctes du virus de la variole du singe : la souche du bassin du Congo (Afrique centrale) et la souche ouest-africaine. Les infections humaines par la souche ouest-africaine semblent causer une maladie moins grave que celles par la souche du bassin du Congo.
Mode de transmission
Traditionnellement, la variole du singe se transmet principalement par contact direct ou indirect avec du sang, des liquides organiques, des lésions cutanées ou des muqueuses d’animaux infectés. La transmission secondaire ou de personne à personne peut se produire par contact étroit avec des sécrétions infectées des voies respiratoires ou des lésions cutanées d’une personne infectée, ou avec des objets récemment contaminés par les fluides ou le matériel des lésions du patient. La transmission se fait principalement par les gouttelettes respiratoires. L’infection peut également être transmise par inoculation ou à travers le placenta (variole congénitale).
Mode de prévention
Toute personne atteinte de la variole du singe doit porter, jusqu’à guérison, un masque chirurgical ainsi que des gants si elle est en contact avec un animal. Elle doit également porter des gants lorsqu’elle touche des objets partagés avec d’autres personnes.
Il est conseillé de couvrir les boutons en portant des vêtements couvrant les bras et les jambes et en mettant des pansements.
Les personnes qui prennent en charge les malades doivent porter un masque FFP2 et des gants étanches pour toucher tout objet ayant été en contact avec une personne malade (notamment verres, serviettes, vêtements).
Les gestes barrières, tels que le lavage fréquent des mains, sont indispensables.
Prise en charge médicale
Il n’existe pas de traitement spécifique pour l’infection par le virus du MPOX. Les symptômes de la variole du singe disparaissent généralement spontanément. Les soins cliniques doivent être optimisés pour soulager les symptômes, gérer les complications et prévenir les séquelles à long terme. Il est important de soigner l’éruption en la laissant sécher si possible ou en la recouvrant d’un pansement humide pour protéger la zone si nécessaire. Il faut éviter de toucher les plaies de la bouche ou des yeux. Les bains de bouche et les gouttes pour les yeux peuvent être utilisés à condition d’éviter les produits contenant de la cortisone. Un antiviral développé pour traiter la variole (le tecovirimat, commercialisé sous le nom de TPOXX) a également été approuvé pour le traitement de la variole du singe en janvier 2022.
En ce qui concerne la RDC, le gouvernement national a mis en place un protocole pour assurer la prise en charge des malades.
En rappel
L’épidémie de variole du singe, maladie causée par le clade I du virus monkeypox, est connue en RDC depuis 1970. Celle-ci s’est propagée rapidement en 2023, touchant de nouvelles zones géographiques au sud et à l’est du pays. Dans les provinces où la maladie sévit de manière endémique par transmission zoonotique et interhumaine, l’incidence et la létalité augmentent, et la majorité des cas notifiés concernent les enfants de moins de 15 ans. Dans les provinces signalant des cas pour la première fois (par exemple, Kinshasa et le Sud-Kivu), la maladie atteint principalement les femmes et les hommes âgés de 20-30 ans. La transmission par contact sexuel présente un nouveau risque pour la population en accélérant la transmission interhumaine dans le pays, dans la sous-région africaine et dans d’autres régions du monde, à l’instar de l’épidémie mondiale du virus du clade IIb.