Malgré l’interdiction stricte de la circulation des hommes armés dans la ville de Goma par le gouverneur militaire ad intérim du Nord-Kivu, le Général Major Peter Chirimwami, la société civile de la commune de Karisimbi alerte les autorités provinciales sur la persistance de cette situation dans plusieurs quartiers de la commune de Karisimbi.
Selon la société civile, l’insécurité qui prévaut dans la commune de Karisimbi est due à la libre circulation des hommes armés et des militaires hors service.
« La situation sécuritaire dans la commune de Karisimbi n’est pas bonne parce que chaque jour il y a des crépitements de balles. On ne peut pas passer une semaine sans enregistrer des cas de fusillades et de cambriolages. Tout ceci est dû à la circulation libre de nombreux militaires incontrôlés qui sont hors service et de certains hommes se disant Wazalendo qui continuent à circuler librement partout malgré l’interdiction du gouvernement. Ils prennent de la bière partout où ils veulent dans notre commune de Karisimbi, » a indiqué Christian Kalamo, président de la société civile en commune de Karisimbi.
Le président de cette structure citoyenne souligne que désormais plusieurs bandits se font passer pour des Wazalendo, des policiers et des militaires, une situation qui sème la confusion au sein de la communauté.
« Ça devient compliqué parce que la population ne comprend plus et ne sait pas qui contrôle qui, qui est là pour assurer leur sécurité, » souligne-t-il.
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Face à cette situation, la société civile demande aux autorités de la ville d’interdire la circulation des hommes armés et des militaires hors service, et de procéder à des bouclages dans les camps de déplacés se trouvant dans la commune de Karisimbi. Selon Christian Kalamo, certains sites de déplacés hébergent des bandits.
« Nous lançons un appel au gouverneur militaire du Nord-Kivu et au maire de la ville pour interdire catégoriquement la circulation des armes incontrôlées et même des militaires hors service dans la ville de Goma en général, particulièrement dans la commune de Karisimbi. Cela pour nous ramener la sécurité dans cette partie de la ville de Goma, mais aussi pour procéder à des bouclages et des couvre-feux dans les sites de déplacés car beaucoup de ces sites hébergent des bandits, » a-t-il demandé.
Christian Kalamo demande à la population de travailler main dans la main avec les services de sécurité en parfaite collaboration tout en dénonçant tout cas suspect.
Pour rappel, le gouverneur du Nord-Kivu avait strictement interdit aux commandants des Wazalendo de circuler avec des armes dans la ville de Goma. Leurs positions doivent plutôt être localisées sur les lignes de front pour assainir la ville touristique avec les forces de défense et de sécurité. C’était l’une des décisions prises à l’issue d’une séance d’échanges tenue un vendredi 12 avril à Goma, entre les autorités de l’état de siège, les Wazalendo, les acteurs de la société civile ainsi que des défenseurs des droits humains, sous la facilitation de la MONUSCO.