Après la publication d’un communiqué le 17 avril 2024 par le numéro 1 de l’église catholique de Goma, précisant que le Saint-Père a signé un protocole par lequel l’abbé Benjamin Minani, prêtre de Goma, est « dispensé des obligations sacerdotales, y compris celles du célibat, ayant comme effet juridico-canonique la perte de l’état clérical », une semaine plus tard, l’abbé Benjamin Minani dément dans une interview avoir introduit une demande de laïcisation et affirme avoir fui Goma pour des raisons sécuritaires.
La lettre diffusée sur les réseaux sociaux ne lui est jamais parvenue pour accusé réception. » Le communiqué de l’évêque de Goma m’est parvenu par WhatsApp comme tout le monde. Vous le voyez circuler à travers tous les médias et les réseaux sociaux, mais sachez que pour ce qui me concerne, je ne l’ai pas encore reçu pour en accuser réception, comme l’exige l’administration », précise l’abbé Benjamin Minani. Il souligne que la laïcisation demandée par ses aînés dans les années précédentes ne s’était pas faite de la sorte.
« C’est une première dans l’histoire de l’église et de notre diocèse, car même mes aînés qui ont par le passé demandé la laïcisation ne l’avaient pas obtenue de cette manière. La communication de cette nouvelle n’avait pas fait l’objet des médias ou des réseaux sociaux, comme l’exemple de l’Abbé Banzi et de Ngayaberva », poursuit-il. « J’ose croire qu’il ne s’agit pas de mon évêque Willy Ngumbi, avec tout le respect que je lui dois, qui a autorisé la diffusion du communiqué me concernant dans la presse et les réseaux sociaux, car cela s’apparente à de la diffamation ou du chantage. »
Ce prêtre dément avoir introduit une demande de laïcisation. » En vérité, je n’ai jamais demandé la grâce de ma laïcisation au Saint-Père, le pape François. D’ailleurs, j’avais fait un recours contre cette question au mois de janvier, et le 19 février de cette année 2024, le cardinal Tagle a signé réception de mon dossier. Je peux en fournir la preuve. J’attends la réponse réservée à mon recours en vue d’être édifié sur toute mesure administrative ou judiciaire. Pour tout dire, je n’ai jamais pensé ou décidé de quitter le ministère sacerdotal. Mon sacerdoce relève du Christ Jésus comme prêtre. J’ai été ordonné prêtre pour toujours selon l’ordre de Melkicedeki, Roi de justice, sacrificateur du Dieu très haut. »
Depuis 2018, après avoir échappé à des tentatives de meurtre pour son service à l’église catholique, 10 ans à l’économat du diocèse de Goma, d’autres prétendants ont cherché par tous les moyens à l’éliminer. « Je fuis mon diocèse de Goma depuis le 28 octobre 2018, après avoir échappé à plusieurs tentatives d’assassinat. En effet, après la démission de Monseigneur Théophile Kaboyi, qui avait atteint l’âge de la retraite, le siège épiscopal de Goma était vacant en attendant la nomination du nouvel évêque. Cette situation a occasionné des victimes, dont le vicaire Louis Nzabanita et moi-même, qui étions respectivement économe général du diocèse et vicaire général, suspectés de prétendre au siège épiscopal de Goma. Pendant neuf ans, ma personne faisait peur à d’autres prétendants qui ont utilisé tous les moyens pour m’éloigner du diocèse, voire m’éliminer physiquement. »
Il s’est rendu à Kinshasa pour parfaire ses études en philosophie et en droit. Actuellement, il a déjà terminé ses études et prévoit de continuer ses études en droit public international.